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Né à Marseille le 16 décembre 1962, il a été pendant cinq ans, de 1997 jusqu’à fin 2002, coanimateur de la revue Petite. Il est mort le 14 février 2003 à Paris. Il avait peu publié, et seulement en revue (Petite, Rue Saint-Ambroise, Passage d’Encres, Nouveau recueil...). Il laisse de nombreux textes, remarquables, dont certains ont été réunis après sa mort par Florence Pazzottu et Christiane Veschambre et publiés par Petite sous le titre Ultra petita ; plusieurs oeuvres très singulières, destinées au théâtre ; et un important roman, Amos, qu’il venait juste d’achever et dont un extrait a paru cette année dans la revue Action restreinte.
Sans fin en soi
Ultra petita, Petite, 2004
(extrait)
« Il y a des jours où la vie n’accède au mouvement que d’être écrite : signe et signe instillés, elle se réchauffe, s’anime.
D’autres jours, l’effervescence d’emblée est trop vive, on ne saurait rajouter une parole sans débordement et nausée.
Parfois la vie est caillée, irrésolublement, on ne peut l’imaginer différente.
Certaines journées vous accueillent comme des grottes insoupçonnées.
Déprise de l’habituel lissé du temps, chaque seconde y est anfractuosité, ulcère de basalte où engager un doigt, se faufiler dans un destin.
Lorsque le temps m’ouvre ainsi une de ses salles cachées, moi, assis au milieu, je contemple la voûte.
Quelquefois, à peine si les rêves t’attendent endormi. Hier, allongé de peu, somnolence tout juste entraperçue :
– Qu’est-ce que vous vendez ici ?
– Des petits fantômes récents.
Et tu n’es pas sorti du sommeil pour noter ce dialogue, tu n’es sorti de rien, – tu n’étais entré en rien, rien d’étranger. » |
