Nikos Erinakis est né en 1988 à Athènes. Après des études d’Économie, de Philosophie (notamment de Philosophie des Sciences sociales) et de Littérature comparée, il a obtenu son Doctorat en Philosophie auprès des Universités de Londres et Oxford. Il a publié deux recueils de poésie : Bientôt tout brûlera pour éclairer tes yeux (Éditions Roès, 2009) et Entre les ombres (Éditions Gavriilidis, 2013). Il est également traducteur de l’allemand. Il a publié Amour sombre d’une génération sauvage, volume regroupant un choix de poèmes de Georg Trakl et de textes de Martin Heidegger (Éditions Gavriilidis, 2011) et une traduction d’un choix de poèmes de Paul Celan, Au Nord du futur (Éditions Gavriilidis, 2017).
Extrait
je ne suis pas encore prêt pour de beaux jours
I
Que le soleil tourne cent fois
Autour de moi seul
La douleur de la nature une torture
Mélodieuse mais involontaire aussi
Telles les traces blanches laissées sur ton corps
Par le sel de la mer ou le sperme séché
Tes lignes dans ma paume
Les gifles que j’aimerais recevoir de toi
Beauté de la déviation
Chaque fois que tout est près de s’achever
Je rends visite aux coquelicots des terres brûlées à Sounion
Dans les images qui ne signifient rien hors d’elles-mêmes
De nouveau la nature
Pour son ambiguïté seule
Pour tout ce que je ne voudrais pas avoir
Joue
C’est un ordre
J’habite les sons de la cloche
Souvenirs d’enfance ; déviation de nouveau
Des amandiers oui des amandiers
Cette année cent jours de printemps m’ont rappelé l’hiver
Tétrade de l’apothéose de soi
Dix fois la perfection
Retour à l’unité ; c’est elle qui m’inquiète
Solitude reviens et rassure-moi
Je t’ai aimée pour ce cent qui est tien
— Nikos Erinakis, Entre les ombres. Traduit du grec par Clio Mavroeidakos. © Éditions Desmos, 2018.
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