MANIFESTATIONS

Jean-Claude Bologne


Une mystique sans Dieu


le jeudi 26 octobre 2017, à 19h00

Avec :
Jean-Claude Bologne, Nelly Georges-Picot




Dans le cadre de la
Semaine de la Pop Philosophie
organisée par Rencontres Place Publique

Jean-Claude Bologne
Une mystique sans Dieu


Suivi d'un échange avec Nelly Georges-Picot
Le jeudi 26 octobre à 19h

Toutes les infos sur le site de la
Semaine de la Pop Philosophie




"Peut-on vivre une expérience fulgurante de l’absolu sans l’associer nécessairement au vocabulaire et à l’imaginaire religieux ? Bien des athées, des agnostiques l’ont dit, avec leurs mots, mais avec les mêmes caractéristiques que les expériences religieuses : mise en contact foudroyant avec un inconnu tantôt identifié au néant, tantôt avec l’infini, explosion de joie extatique, impression de certitude, dépassement des frontières corporelles, absence de peur de la mort, expérience du vide intérieur, retour à l’unité… La communion avec le monde, le choc artistique, l’émotion amoureuse peuvent être les véhicules de cette nouvelle forme de spiritualité. Sous des termes divers, les mêmes expériences sont décrites de siècle en siècle. Certains croient en Dieu, d’autres non, mais ils n’éprouvent pas le besoin de recourir à un Dieu transcendant pour expliquer leurs transports. Une vaste famille où l’on côtoie Apollinaire, Bataille, Borges, Ionesco, Nietzsche, Mallarmé, Proust et tant d’autres.
Pourquoi alors parler de « mysticisme » plutôt que de sentiment océanique avec Romain Rolland, de jubilation avec Nietzsche, d’expérience intérieure avec Georges Bataille ? Parce que ma formation de médiéviste m’a d’abord mis en contact avec la mystique rhéno-flamande des XIIIe-XIVe siècles, et en particulier avec maître Eckhart, dont j’ai voulu comprendre la pensée. Ils m’ont parlé de ce que j’avais vécu, mais cela ne m’a jamais amené à une quelconque forme de foi ou de croyance. Mon athéisme n’a bien entendu rien d’agressif et entend respecter les croyances de chacun, mais à une époque où l’on confond parfois mysticisme et fanatisme, sinon fanatisme et terrorisme, revendiquer les mots qui nous élèvent est devenu pour moi une urgence. Ce que l’on vit — l’expérience — est profondément distinct de ce que l’on croit — la religion."