CONFéRENCES

de la poésie contemporaine

dlpc 10 - Mallarmé/Roussel


Les métamorphoses du Livre à n dimensions


le samedi 24 janvier 2004, à 18h00

conférence de
Jacques Sivan



Présentation :

Mallarmé/Roussel
ou
Les métamorphoses du Livre à n dimensions (1)

Affirmer que R. Roussel a doublé le volume de Nouvelles impressions d’Afrique pour lui donner une épaisseur acceptable en vue de sa publication n’est pas une raison suffisante, même si elle est historiquement vraie. La question du nombre de pages est cruciale pour R. Roussel, comme elle l’a été pour Mallarmé quand il tentait de mettre au point le Livre. Dans la présentation qu’il consacre à cette œuvre inachevée Jacques Scherer écrit : « Mallarmé y cherchait inlassablement le nombre de pages [...] qui convenait le mieux à l’ordre de perfection qu’il tentait d’instaurer. »(2) On pourrait tenir les mêmes propos en ce qui concerne R. Roussel. Nous devons donc nous demander pourquoi l’auteur de N. I. A. fait un livre double, un livre, au sens optique et phlogistique du terme, à double foyer.
Un livre double n’est pas un double livre, ou du moins pas essentiellement. Pour dire les choses de façon imagée R. Roussel ne nous propose pas deux livres pour le prix d’un. N. I. A. forme un dispositif optique particulier. N. I. A. est un œil. Pas simplement l’œil organique qui reçoit et transmet les informations qui lui viennent de l’extérieur mais l’œil non organique qui produit de la vision. Cet œil est à la fois un et double. Problème de strabisme, disait Joyce dans Finnegans wake, nécessaire au lecteur pour voir.

1. Extrait du texte de présentation de l’édition en couleurs de Nouvelles impressions d’Afrique, à paraître début 2004 aux éditions Al Dante.
2. Jacques Scherer, Le « Livre » de Mallarmé, Gallimard, 1978, p. IV.




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