MANIFESTATIONS

Ariane Epars


sans titre


le mardi 7 juillet 2020, à 20h00

Avec
Ariane Epars



Ariane Epars
sans titre


Mardi 7 juillet, à 20h, Théâtre en plein air de la Fondation Camargo
(1 avenue Maurice Jermini, 13260 Cassis)



Je suis artiste plasticienne. Pas écrivaine, pas poète.
Je ne peins pas. Je ne dessine pas. Je ne fais pas de sculpture.
Les mots, l’écriture, font partie de mon répertoire d’expression, tout comme l’usage,
par exemple, du graphite, de l’eau, de trois fois rien ou de notes photographiques.

Je travaille sur les lieux. Pour les lieux, avec les lieux.
Espaces d'exposition, architectures…, espaces extérieurs.
Chaque invitation est l’occasion de recommencer de zéro.
M’installer sur place. Arpenter, regarder, écouter, sentir, noter.
Attendre. Saisir au vol. Laisser faire.
Nouer les fils.

Pendant mon séjour à la Fondation Camargo, j'envisage d’expérimenter écriture et prise d’empreintes.

Depuis quelques mois, j’ai réalisé nombre de frottages.
Cette technique élémentaire révèle ce que l’oeil ne perçoit pas ou mal, une richesse discrète, inépuisable, tapie dans les matières.
Les frottages incarnent un épiderme sensible situé entre le corps et la surface choisie, littéral et abstrait à la fois.
Les frottages sont la trace d’une présence assidue, ici et maintenant.
Ils constituent, à chaque fois, une intervention.

L’écriture, telle que je la pratique, relève du même élan, du même désir.
Dire, décrire, mettre en mots ce qui est là, visible et invisible.
Etre. Là. Présente.
Intervenir. Dans le sens de survenir pendant, se trouver entre, (interrompre), se mêler à.

Pour travailler, pour créer, pour « faire », j’ai besoin d’un lieu. De circonstances. D'un espace et d'un temps donnés.
La Fondation Camargo et le Centre international de poésie Marseille me les offrent.

J’ignore encore où, à quoi, cette résidence va me conduire.
J’emporte carnet, crayon, rouleau de papier de riz, sanguine, graphite,
ordinateur et smartphone.

– Ariane Epars



Ariane Epars ne réalise pas ses œuvres en atelier mais répond à des invitations formulées par des centres d'art ou des musées et participe à des concours d’art intégré à l’architecture. Intéressée par le rapport entre art et architecture, elle a réalisé de nombreuses interventions dans le contexte du bâti. Ses travaux sont conçus à partir d'un lieu spécifique, interrogeant son identité, son esprit et son histoire, auxquels elle apporte un contrepoint clarifiant. Dans un geste réparateur qui ose parfois la démolition, elle ôte plutôt qu'elle n'ajoute, dégage des lignes, réhabilite ou actualise des fonctions, libère des espaces et synthétise leur sens. Elle met en œuvre une relecture contemporaine et plasticienne d'un objet, d'un site ou d'une structure devenus prisonniers de leur passé historique. Ariane Epars a également réalisé plusieurs œuvres importantes utilisant le langage — liste, énumération, inventaire, description, notamment Carnet(s) du lac, paru aux éditions Héros-limite en 2015. Ici, ses outils sont les mots. Diplômée de l’ESAV à Genève (actuelle HEAD) en 1990, Ariane Epars a depuis exposé aussi bien en Suisse qu’à l’étranger. Elle vit et travaille à Cully, au bord du Léman.