EXPOSITIONS

DADA & Cie


du vendredi 16 septembre au samedi 15 octobre 2005

Exposition consacrée aux Dadaïstes, Futuristes, Ultraïstes, etc, conçue par
Jean-François Bory

Cal.ligram Futbalistic
de Carles Sindreu, futuriste Catalan



une quarantaine de fac simile rares de Salvador Dali, Piet Mondrian, Raoul Hausmann, Tristan Tzara, Francis Picabia, Jean Cocteau, Tristan Tzara, Federico Garcia Lorca, Vladimir Maiakovsky... etc


Vers une exposition, par Jean-François Bory

— Tu prends à gauche !
— Là?
— Oui, là.
— Tu es sûr qu’on arrive sur l’autoroute par là ?
— Sûr, tu n’as qu’à suivre les 78 devant nous.
— Les quoi ?
— Les 78, la Renault 331 JZF 78, devant nous.
— Les 78, ils ne savent jamais où ils vont !
— En tout cas on est sur l’autoroute.
— Bon, maintenant tu me racontes cette exposition : Dada et Compagnie.
— Pourquoi ?
— Pour la route !
— Dans l’expo., sont surtout présentés des documents rares et même certains inédits et ça s’appelle Dada et Compagnie surtout pour le et compagnie. Il y aura beaucoup de mots éclatés et de calligrammes quasi inconnus et, je l’espère, quelques petits éclats d’éternité cachés ici et là. Il fallait éviter l’écueil du déjà vu et de la sempiternelle redite : genre « Dada fut une protestation contre la guerre. Il fut la forme de cette protestation. recherche du scandale, dérision, emploi du hasard mis en oeuvre dans le langage pour tenter d’en finir avec la vieille culture, le rationnel, le culte de l’art et avec l’organisation sociale qui les cultive. » Ou bien pour le Futurisme le goût de la destruction de l’art ancien « comme préalable à une authenticité égarée. Le Futurisme contre la tiédeur des bonnes intentions, des conduites raisonnables et de l’art académique ». Le futurisme italien fit l’apologie de la violence, de la luxure, de la vitesse, de la mitraille, etc. D’imbéciles bellicistes, ceux-là !
C’est d’un épouvantable désordre le début du XXème siècle — comme le début du XXIème, du reste. C’est pourquoi il m’a semblé intéressant, dans la présentation de cette exposition, de décloisonner. Futurisme, Dadaïsme, Ultraïsme, Imagisme,Vorticisme et tant et tant et tant d’autres. Tous à la même tablée.
— J’ai faim.
— On ne va pas déjà s’arrêter... On mangera dans une demi-heure, ça te va ?
— Est-ce qu’il n’y a pas des Nuts dans la boîte à gant, regarde...
— Il n’y a rien. Tu peux quand même patienter une petite demi-heure, allez !
Si on s’arrête maintenant, après on va se taper tous les bouchons.
— Bon, alors continue...
– L’histoire est mouvante comme un organisme. Ainsi le mot Futurisme, tu vois, n’a pas été inventé par Marinetti, mais bien avant par Gabriel Alomar un poète Barcelonais avec toute une bande de poètes catalans dont J.V. Foix, Joan Salvat-Parasseit, Carles Ceindru et d’autres. Et c’est assez incroyable que cela soit passé quasi inaperçu étant donné qu’ils ont publié leur manifeste dans Le Mercure de France en 1908, soit un an avant le manifeste de Marinetti dans Le Figaro.
L’important c’est que tous ces mouvements ou ismes surgissent, à peu près en même temps dans différents pays. C’est la première fois qu’il y a une internationalisation si rapide de la culture. Ainsi, même en Amérique Latine, l’Uruguayen Rafael Barradas et le Chilien Vicente Huidobro, créent le Vibrationnisme.
Qu’est-ce que je fais là ?
— Tu évites Valence. Tu as conduit vite, on a de l’avance...
— Alors on s’arrête à la prochaine station service. Je meurs d’envie de manger un hamburger avec des frites trop cuites. Un peu de malbouffe, on en a un réel besoin de temps en temps, tu ne trouves pas ?
— Oh, si ! C’est comme les mauvais livres. Un polar, un roman de gare, on en a aussi besoin, de temps en temps.




voir aussi :
DADA & Cie - Vers une exposition (Manifestations)


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