MANIFESTATIONS

Eugen Gomringer - Au centre de la poésie concrète


Vernissage - interventions - lectures


le vendredi 21 octobre 2005, à 18h30

dans le cadre de l'exposition d'Eugen Gomringer,
des lectures & interventions de :

Eugen Gomringer, Philippe Buschinger, Alain Berset



L'exposition "Eugen Gomringer : au centre de la poésie concrète" est organisée à l’occasion de la publication en français de Constellations. Cet ouvrage est traduit par Vincent Barras de “konstellationen constellations constellaciones” (spiral press, Berne, 1953), et publié par les Éditions Héros-Limite, avec une postface de Philippe Buschinger.

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Vincent Barras, Traduire les Constallations et Poésies concrètes d’Eugen Gomringer (extrait) :

Toute traduction implique des choix. Les raisons qui ont motivé les nôtres sont étroitement liées aux particularités de la poésie de Gomringer : l’ensemble des poésies classées par Gomringer comme Constellations, et les séries de poèmes concrets intitulés Seul ensemble, Inversion et ouverture, Le Livre des heures ont semblé s’imposer, en vertu de leurs spécificités langagières, alors qu’il paraissait moins urgent de soumettre les Idéogrammes, sans doute la part de son œuvre qui est la moins méconnue, à l’opération de traduction. Ces derniers déploient leur effet dans des systèmes de pure inscription typographique qui rendent superflue toute velléité de traduction.

Quoi qu’il en soit, et plus encore que pour toute autre forme littéraire, traduire la poésie de Gomringer relève jusqu’à un certain point de l’utopie. Comment en effet retrouver, dans le passage vers une langue autre que celle dans laquelle le poème s’est trouvé publié par l’auteur, ce qui fait l'essence même du genre, où, du fait de la simplification formelle opérée sur le langage, l’unité fondamentale est bien souvent la syllabe, voire la lettre, davantage que le mot, et où fond et forme, contenu et contenant sont indissociables ? Le fait que la production poétique de Gomringer ne se limite pas à l’allemand, mais emprunte aussi bien à l’anglais, l’espagnol, le français, voire à la transcription d’un dialecte alémanique signifie déjà de la part de ce militant d’une « communication internationale » une franche prise de distance par rapport à l’idée même de la « langue d’origine ». Les attentes conventionnelles vis-à-vis de cette dernière, son statut de primauté s’en trouvent bouleversés. Ici, bien au-delà d’un enracinement dans une vérité prélangagière originelle, c’est le sens qui détermine la forme, et tout autant la forme qui crée le sens.




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Eugen Gomringer (Expositions)


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