EXPOSITIONS

Lars Fredrikson


du vendredi 2 juillet au samedi 4 septembre 1999

Vernissage le vendredi 2 juillet 1999 à 18 h 30 suivi d'un débat avec
Francis Cohen, Jean Daive


Lars Fredrikson



Joseph Guglielmi
[ 1976 ]

Les espaces virtuels de Lars Fredrikson

Les constructions de Lars Fredrikson concourent à mettre en scène l'espace visuel de manière que des notions telles que dedans et dehors, haut et bas, symétrie, centre se trouvent dépassées par des séries de milieux dont la mobilité expresse, la virtualité signifiante engendrent plus qu'une représentation, un suspens vertigineux...
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Les vastes parois spéculaires de Fredrikson œuvrent forcément comme des regards en creux. Leur champ (visuel) réfracté s'articule avec des incisions dont la combinatoire exporte des faisceaux convergents et divergents qui replient et déplient les images-reflets du monde lourd (où nous sommes) et les in-versent, les annulent. Leur faculté multipliante démasque l'irresponsabilité de ce qu'on nomme le « réel » (cliché anthropocentrique) et, tenant les couleurs à distance des aires de réflexion, produit cette virtualité généralisée dont les purs effets structurent l'espace et son encombrement, mais sans redoublement ni analogie. Nous sommes devant des tables de multiplication agissant sur un immense espacement incernable tout en découpages rhétoriques.
Système d'antinomies à profondeur variable, l'inversion du regard s'y traduit par la prise de conscience brusque d'une mutation perpétuelle des foyers de convergence et de divergence, lesquels entraînent la perspective dans un échappement éperdu, hors de son concept ponctuel.
Des foyers d'intersection percent et s'effacent avec une agilité, une patience, un « érotisme » qui absorbent les formes au-delà du symbole et du thème. La couleur, quant à elle, ravie au statut de son arbitraire mais tenue à distance, ne figure plus l'ordinaire réceptacle émotionnel de la lumière. Arrachée au socle impressionniste ou expressionniste, elle devient un matériau virtuel mis en équation et analysé, décomposé dans une invite inouïe par les grammaticales variations des grands « miroirs »-pôles de dispersion. Leurs reflets excentrés, incisés font basculer lieu et couleur du même coup, désinvestissant l'œuvre
de sa mémoire sentimentale-lyrique, la projetant, pivot descellé « sur fond d'abîme »...
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