EXPOSITIONS

Maurice Henry


du vendredi 16 avril au samedi 22 mai 1999

Vernissage le vendredi 16 avril 1999 à 18 h 30 suivi d'un débat sur Maurice Henry avec
Nelly Feuerhahn, Elda Henry, Ruth Henry, Martine Ollion, Alain Virmaux


Maurice Henry



Réalisée en partenariat avec
l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine, Paris.

Maurice Henry, 1907-1984
Parcours biographique

Né à Cambrai le 29 décembre 1907, Maurice Henry passe une enfance marquée par la guerre de 1914. Les années de lycée sont des années de révolte contre le conformisme bourgeois de son entourage, mais aussi un moment où se nouent des amitiés décisives. Avec Robert Andrieu, il découvre sa passion pour la poésie, avec Arthur Harfaux, l'ami et le confident de toute sa vie, il partage d'abord la passion de la peinture.

Le Grand Jeu et le surréalisme

Une rencontre décisive se produit en 1926, avec un groupe de jeunes gens : Roger Vailland, Roger Gilbert-Lecomte, René Daumal et Robert Meyrat qui visaient une subversion de la vie quotidienne par le recours aux puissances intérieures du rêve et de l'imagination. Le Grand Jeu, c'est aussi la petite revue où s'exprime leur grande révolte. Trois numéros paraîtront entre 1928 et 1930. Maurice Henry participe au premier numéro avec le Discours du révolté, il donne ensuite des poèmes et de nombreux dessins. Avec le peintre tchèque Josef Sima, il expose à la Galerie Bonaparte en 1929 à Paris : Le Grand Jeu (Sima, Harfaux, Henry, Mayo, "sculptures de sauvages"). À la fin de 1932, Le Grand Jeu se démantèle et Maurice Henry rejoint André Breton et prend part aux activités du groupe surréaliste avec des publications et des créations pour les grandes expositions collectives (Hommage à Paganini, 1936 et mannequin surréaliste, 1938).

Le dessin d'humour et "Les Gagmen associés"

Depuis 1929, le journalisme était la clé de l'autonomie financière de Maurice Henry. Il découvre là une liberté qui l'incite à abandonner progressivement l'écriture pour le dessin d'humour. Dans l'entre-deux-guerres il s'affirme comme humoriste sous le nom d'Henry. Il participe à L'Os à Moelle ainsi qu'à de nombreux autres journaux. En 1941, il ajoute son prénom à sa signature. Tenté par le cinéma, dont il tenait une chronique régulière depuis ses débuts dans la presse, il créé les "Gagmen associés" avec Arthur Harfaux au début des années quarante et intervient dans de nombreux scénarios, dont Les Pieds-Nickelés et Bibi Fricotin incarnés par Maurice Baquet.

Une œuvre insolite

À partir des années cinquante, à distance d'un surréalisme d'après-guerre où il ne reconnaît plus sa révolte, l'insolite et le bizarre prennent une autre importance. Il publie toujours des dessins d'humour dans la presse, mais aussi des ouvrages. Les Métamorphoses du vide, un album publié par les Éditions de Minuit en 1955, n'a connu qu'une diffusion confidentielle. Cette variante graphique du cadavre exquis en trois dimensions évoque les transformations oniriques offertes par le rêve ; c'est aussi une exploration de tous les procédés qui appartiennent au fantastique. Un petit ouvrage trop innovant pour ses contemporains, dont l'insuccès le déçoit. Avec À bout portant (Gallimard, 1958), un recueil de portraits-charges, il offre une remarquable caractérisation emblématique des célébrités du monde littéraire. Les 32 positions de l'androgyne (Jean-Jacques Pauvert, 1961), sort parallèlement à une nouvelle orientation de ses créations. Maurice Henry se tourne de plus en plus vers la peinture pour s'y consacrer presqu'exclusivement jusqu'à sa mort le 21 octobre 1984.




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