EXPOSITIONS

Jean-Luc Parant


Du pareil au même


du vendredi 25 janvier au samedi 22 mars 2008

Une exposition de
Jean-Luc Parant



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Je ne fais que copier, et pour ne pas copier ce qui a déjà été copié, je copie ce que mes mains forment en touchant et ce que mes yeux délimitent en voyant. Si mes mains font naître une forme en touchant, mes yeux délimitent un espace en voyant et, comme je ne fais que copier, en faisant des boules et en écrivant des textes sur les yeux je peux, en faisant encore des boules et en écrivant encore des textes sur les yeux, continuer à copier en me copiant moi-même. Copier avec mes boules mes textes, copier avec mes textes mes boules. Avec le touchable copier l’intouchable, avec la nuit copier le jour, avec le jour copier la nuit. Je suis un copieur de la terre et du soleil, un copieur du monde. Mes boules et mes textes sur les yeux sont une copie du monde, le monde derrière le visible et derrière le touchable, le monde que nous ne connaissons pas, ni avec les yeux ni avec les mains, le monde qu’un nouveau sens seulement peut saisir. Car si l’infini s’est empreint sur moi dans mes mains et dans mes yeux, il s’est aussi empreint en moi, dans mon corps et dans ma tête, dans la circulation de mon sang et de mon cerveau, rien ne le montre, personne ne le voit mais nous pouvons chacun le répéter au-dehors, le réinventer visible et touchable à la lumière de nos yeux et sous l’obscurité de nos mains.
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Jean-Luc Parant, Copier n'est pas jouer, extrait de '''Le Cahier du Refuge''' 165



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Pour Jean-Luc Parant, qui vit de jour en jour, le temps n’existe pas. Il risque chaque jour tout ce qu’il possède, l’artiste risque chaque jour tout ce qu’il est. Rien, pour lui, n’est jamais acquis ou assuré. Le hasard guide sa démarche, et son enjeu, sans cesse remis en jeu, est bien sa vie même. On comprend que l’artiste ne puisse souscrire, dans ces circonstances, à une morale ordinaire. Chaque jour qui passe est « autant de gagné sur l’ennemi », dans une lutte ou une résistance qui, loin d’être immorale, mais aussi loin d’attendre les récompenses d’une morale temporelle, rejoint une morale cette fois intemporelle et sublimée. La morale privée de l’artiste ne peut ainsi recouvrir complètement la morale sociale.
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Kristell Loquet, préface à « Copier n'est pas jouer », extrait de '''Le Cahier du Refuge''' 165






voir aussi :
Jean--Luc Parant - Du pareil au même (Manifestations)


lire aussi :
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