MANIFESTATIONS

Deux poètes libanais


Abbas Beydoun & Iskandar Habache


le vendredi 13 mars 2009, à 19h00

Lecture :
Abbas Beydoun, Iskandar Habache



Manifestation organisée dans le cadre du Printemps de poètes 2009.


Extraits :

Lumière carbonique : elle filtre d’une imprimerie
Obscurité spectrale, impossible de revenir davantage en arrière
L’huile accordée pour un seul exemplaire touche à sa fin
Peut-être l’air s’infiltre-t-il aussi
Peut-être ce ne sera ni le barbu de la tour ni celui du souterrain
Qu’est-ce qui peut figer l’âme des chars et des forteresses
Ames relevant d’autres espèces
Peut-être ce sera pour un morceau de pain, une pomme, un coup de feu
Peut-être pour des hommes qui ne sont que domiciles
Pour des journaux qui ne sont qu’âme des jours
Pour des boîtes à transporter les montagnes
Pour des villes dotées de la mémoire des tiroirs
Peut-être pour l’araignée mère de l’univers
Peut-être pour un mur
Peut-être pour les tortues qui conduisent la marche
Peut-être pour les domestiques, les voleurs, les dénonciateurs
Âmes du roman

Abbas Beydoun, Extrait de Tombes de verre et autres poèmes, traduit par Madona Ayoub, Antoine Jockey et Bernard Noël, traduction relue par Kadhim Jihad Hassan et Jean-Charles Depaule, Actes Sud-Sindbad, 2007



XLII

Tu es debout
je nais une autre fois
je dis
voici une vie
nous ne savons pas
ordonner ses échos
tu es debout
les bras
le corps
la douleur qui s’apaise un instant
j’aime cette phrase
qui caresse ma main
et je dis
pas une blessure
ne craint
la lumière
l’ombre
le temps
Tu es debout
J’observe tes choses familières
ma vie
qui naît une autre fois

Iskandar Habache, extrait de Quelques pointes de nuit, traduit de l’arabe par Jean-Charles Depaule, cipM, ‘ ‘ ‘ Le Refuge ’ ’ ’, 2003







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sur internet :
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