MANIFESTATIONS

Le sens du toucher - Christian Prigent


Vernissage - Lecture


le vendredi 10 avril 2009, à 18h30

Vernissage de l'exposition Le sens du toucher suivi d'une lecture avec
Christian Prigent

et de Pépé-les-Bocaux
d'après Peep-Show de Christian Prigent
un spectacle de

Vanda Benes



extraits :

[…]
J’ai fait reproduire en couverture de Le Sens du toucher un tableau de Bronzino qui montre la fameuse scène du « Noli me tangere » (Marie- Madeleine devant le Christ ressuscité et grimé en jardinier). Cette scène est le sujet de très nombreux tableaux (Giotto, Mantegna, Corrège, Dürer, etc). Je crois que c’est précisément parce qu’elle est une remarquable allégorie de la question de la peinture telle que j’essaie d’en parler ici.

Madeleine, placée devant le Christ vêtu en jardinier, le reconnaît sans le reconnaître. Ce qu’elle voit, ce qui est figuré pour elle comme pour nous (un jardinier), est et n’est pas ce que ça représente (le Christ ressuscité). Alors ce réel (la personne réelle du Christ) évide la scène qu’elle voit (le Christ incarné, réalisé en jardinier) Voilà donc qu’un impensable, un innommable, un infigurable « réel » fait retour (ressuscite). Il n’apparaît que parce qu’une figure le suggère. Mais il n’est appelé par cette suggestion qu’en tant que non identifiable à elle, définitivement différent. Et nous (humains trop humains qui sommes, en tant que parlants et que séparés, de pécheresses et pleureuses Madeleines), nous éprouvons l’appel de cette différence comme é-normité à la norme, démesure de la mesure ; et donc comme trouble, comme perte et comme désir : comme révélation vertigineuse de l’autre – du « plus lointain ».
[…]

Christian Prigent, Noli Me Tangere, inédit, in le ' ' ' Cahier du Refuge ' ' ' 178, avril 2009



Le Landru hongrois s’appelait Bela Kiss. Les journalistes anglo-saxons le surnommèrent Kiss of the death, baiser de la mort. Mais au contraire de Landru, Bela Kiss ne détruisait pas ses victimes, il les conservait soigneusement dans des fûts d’alcool. Dans Peep-Show, il devient Monsieur Beaubaiser.
Le voici qui entre au peep-show. Il ne le sait pas (c’est dans un livre). Il prend la fiction pour la réalité. Il entend la voix de l’actrice qui dit le roman en vers. Elle articule les sons, raconte l’histoire, elle est seule à la place de toutes les « en-bidonnées » de Monsieur Beaubaiser.
Une pièce dans la fente : le spectacle commence.
Suit l’Histoire des actions (succession des victimes, série des bidons).
C’est un spectacle porno-bouffe (comme on dit opéra-bouffe).

Vanda Benes, Pépé-les-Bocaux, in le ' ' ' Cahier du Refuge ' ' ' 178, avril 2009



Cette exposition porte le nom du dernier essai de Christian Prigent sur les arts plastiques, " Le sens du toucher ", paru aux éditions Cadex, en 2008.





voir aussi :
Le sens du toucher (Expositions)


lire aussi :
178


écouter :
Demain je meurs (extrait)
Matisse en famille