MANIFESTATIONS

Le Bout des Bordes de Jean-Luc Parant


Vernissage - présentations - lectures


le vendredi 3 février 2012, à 18h30

Vernissage de l'exposition consacrée à la revue Le Bout des Bordes fondée par
Jean-Luc Parant

suivi de présentations et de lectures avec :
Jean-Luc Parant, Éric Meunié, Kristell Loquet, Krzysztof Styczynski



Extraits :

Le journal du Bout des Bordes est-il nouveau ce matin ? Et le poète Jean-Luc Parant fait-il événement aujourd’hui ?
Ce besoin de durer de JLP, persévérant dans son désir de publier le journal de sa propre vie, de ses rencontres, du monde qu’il bâtit à travers ses productions d’oeuvres et de livres, semble être cet ajustement du poète à une forme d’éternité (cosmique ?). Besoin d’immortalité ? Le Bout des Bordes comme fragment d’éternité : tel serait l’événement.
JLP, rivalisant avec la nature, productrice incessante, par sa fabrication depuis plus de quarante ans des mêmes milliers de boules et des mêmes milliers de phrases sur les yeux, nous révèle sa tentative sisyphienne d’atteindre à une parcelle d’immortalité. Il nous révèle aussi, ouvrant le Bout des Bordes à notre lecture, sa tentative d’ « ordonner » ses rapports aux autres et au monde, c’est-à-dire l’ambition qui l’habite de délivrer une vision cosmogonique de tout ce qui l’entoure, et d’entraîner avec lui ceux qu’il aime et dont il aime les visions singulières dans cette propre vision cosmogonique.
Alors oui, dans cette perspective, le poète est plus actuel que le journal du jour. Et le journal du Bout des Bordes est nouveau ce matin, autant qu’il l’était hier et qu’il le sera demain.
Souhaitons lui de durer, participons de son énergie bouleversée et bouleversante, car rien n’est peut-être aussi neuf que lui.

Kristell Loquet, Édito pour le Journal du Bout des Bordes n° 11/14



Nous vivions en ville.
En 1982, nous avons créé l’Absolu ManifestE (L’AME), revue poétique au format changeant et à la périodicité libre, concept ouvert (l’absolu manifeste, et non pas le manifeste de l’absolu) pour comprendre le monde qui nous comprend.
Mais que l’art et l’écriture soient relégués dans un cadre prévu à cet effet, accroché aux murs des Bourgeois que nous aurions aimé ne plus servir, faussait la perspective et reconduisait tout élan dans le même système stérile, sans alternative.
Nous avons donc longtemps cherché un lieu où l’espace et le temps seraient devant soi, vierge comme une toile peinte par la nature, dont nos tableaux d’expérimentation feraient la légende. Un lieu d’apprentissage, de méditation, tout l’inverse d’une résidence secondaire.
[…]

Éric Meunié, extrait de La sphère barbelée, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 207, février 2012



Encore un écrivain qui veut Détruire le Père, comme pour se libérer d’un terrible secret et lever le sortilège qui lui fige l’imaginaire. Ton varech sèche comme le style d’une littérature désuète, puante de trop de soleil. Ton rôle est sur ta figure et dans tes gestes. La discrétion c’est le mystère.
Aux « Marnes du mauvais pas », nous sommes encore loin de Sumer. Aussi profond, aucun mot n’existait, et la craie ne servait pas encore à écrire le thème des dictées. Nous passions nos vies à manger et nous ne possédions aucun objet.
Une Côte de Nacre au squelette Normand. Les crânes des blockhaus ont été plantés sur les falaises comme des avertissements de sorcier. Géodes vides abandonnées aux baisers secrets, aux fumeurs en cachette et aux vessies pressées. D’ici on guettait et on tuait. À chaque époque sa sauvagerie ; silencieuse ou pleine de fureur. Ce Diable là fut d’une redoutable efficacité. Il fallut le monde entier pour calmer son ardeur.

Krzysztof Styczynski, extrait de Nacres, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 207, février 2012





voir aussi :
Le Bout des Bordes (Expositions)


lire aussi :
207 (Jean-Luc Parant)


écouter :
Jean-Luc Parant et Le Bout des Bordes (extrait)
Le soleil dans le ciel tient entre nos doigts...
Si l'oeil est l'animal du feu... (extrait)
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