MANIFESTATIONS

Marché de la poésie 2012 & Périphériques


du jeudi 14 juin au jeudi 28 juin 2012

Avec la participation de
Hélène Giannecchini, Jacques Roubaud, Hélène Gerster, Claudia Rudolph, Cécile Mainardi, Bernard Collin



Comme chaque année le cipM sera présent au Marché de la poésie, du 14 au 17 juin 2012,

vous pourrez découvrir ses publications :

les revues
' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' '
C C P – cahier critique de poésie

les collections
' ' ' Le Refuge ' ' '
Cent titres
Les rencontres
Les comptoirs de la nouvelle B.S.
Un bureau sur l’Atlantique
Import/Export
' ' ' Le Refuge en Méditerranée ' ' '



du 27 au 30 mai 2011
stand 118-120
au marché de la poésie,
place Saint Sulpice,
75006 Paris



Le cipM accueille sur son stand quelques éditeurs et amis :
L’Attente, Le Bleu du ciel, Éric Pesty Éditeur, Spectres Familiers et quelques revues.



De plus, à l'occasion de ce Marché de la poésie, et en Périphérique de celui-ci le cipM proposera plusieurs rencontres dont voici le programme :


Le vendredi 15 juin 2012 à 19h30 - Librairie Texture :
Présentation de Si quelque chose noir d'Alix Cléo Roubaud.
Avec Hélène Giannecchini & Jacques Roubaud.
À cette occasion, les autres titres ' ' ' Hors Collection ' ' ' ' du cipM, seront également présentés.

Librairie Texture - 94, avenue Jean Jaurès, 75019 Paris (M° Laumière - ligne 5) - Tel. 01 42 01 25 12


Le jeudi 28 juin à 20h00 - Les Voûtes :
À l'invitation du Marché de la poésie, soirée de clôture des Périphériques du Marché de la poésie.
Lectures avec trois résidentes du cipM, Hélène Gerster (Suisse), Cécile Mainardi (France) et Claudia Rudolph (Allemagne).
Elles seront accompagnées de Bernard Collin.

Les Voûtes - 19, rue des Frigos - 75013 Paris.


Extraits :
Tu étais partie ce matin encore en hiver, engourdie de sommeil et de froid, et te voilà arrivée presque à destination en été, en bikini mental, prête à te jeter à l’eau professionnelle. On te demande d’enlever le haut, – c’est-à-dire de ne plus penser –, et toi, tu n’enlèves que le bas, pour te laisser harponner par les ardeurs turgescentes de la mondialisation capitaliste, telle une péripatéticienne du bureau dont l’envie de gagner plus pénètre le corps et qui avale les flux d’information comme d’autres engouffrent des sabres au fond de leur gorge... Tu aperçois les cuisines de la cantine où les cuistots s’accrochent aux jambes du chef, le chef s’agrippe à son pouvoir, et les recettes se font toutes seules, tellement les plats de l’élite sont prévisibles. Un grand choix de menu est assuré. Tu te serres la ceinture pour clipper ton badge. Tu sors de la gare et d’un pas mesuré, te diriges vers ce nid qui n’attend pas.
[...]

Hélène Gerster, extrait de Enchaînements, le maillon fiable, texte inédit



à nice il y a plus de ciel plus que de mer voilà pourquoi
les parachutes y sont ascensionnels ils sont naturellement
aspirés par disproportionnellement plus grand comme une
mouche a plus de chance de passer d’une petite pièce à une
pièce plus grande que l’inverse comme une particule est
happée par un univers plus vide mais ça ne concerne pas que
les parachutes les gens eux-mêmes sont ascensionnels et je
les appelle souvent ainsi je leur dis vous êtes ascensionnels
seul le mimosas ne l’est pas et il y a tellement de bleu autour
de nous quand je leur dis cela et autour des boings qui luisent
dans le ciel à la vitesse de scintillement des palmiers qu’une
rêverie sur deux les monte en promenade et les boeings sont
des bonzaï

Cécile Mainardi, inédit pour un Nice is nice



LA NUIT _

les mots paressent sur les lèvres. toujours de retour le soleil.
(promenade) _ agréable à observer et sans quoique ce soit. qui
tient. (la nuit) _ mots. de jadis. ce qui n’atteint plus. dans
l’aujourd’hui. _ (la voiture) nous rions à pleurer. c’est tout
simplement trop drôle. _ (quelqu’un) la femme a des gros seins.
pour un paquet de billets on ne doit pas y regarder à trois
fois. as-tu dit. quand (quelqu’un) rit. _ une éponge mouillée
pend sur un fil à linge. mais ce sera toi, celui qui embrasse. _
(das vergessen l’oubli hier) _ (hier). une erreur. _ ton bras
s’appuie lourdement sur moi. je suis satisfaite. de cette
tendresse. (le poème) _ nous entendons la radio. il y eut un roi
à thulé. les yeux lui échappèrent. il était assis à la table du
festin. (plage du sud) _ les nuages courent. l’arc en ciel
scintille. _ (la nuit) tu fleuris. _ (les yeux) aussi lorsque tu
aimes. _ ma robe colle au corps. _ (l’hôtel) les yeux clos. ma
culotte s’enfuit. je souris. et songe au gazon vert de mon
enfance. _ l’éponge pend. _ (le papier peint de l’enfance) _ un
voilier. et je sens le vent. _ la langue voltige. _ sa bague est
jolie. un rubis rouge. _ il gémit. _ sous la petite table. louis
seize. _ je m’approche du fil à linge. et susurre. demain. _
compte l’argent. le reste je le fourre dans son derrière. le
trou est gros. les billets mutiples. la belle grince. j’emporte
mon aimé avec. (le port) _ les bateaux tanguent satisfaits. les
femmes préparent leurs stands. les hommes portent des poissons
frétillants. _ je prends une gorgée. gargarise et expectore. (le
dessin) _ je dessine un coeur. et une flèche. comme au temps de
l’enfance. le repas chaud se pose sur le coeur. (l’écriture) _ je
te raconte de mots. _ (la fuite) les terrasses du mont de la
paix. le soleil s’enlumine. et la gueule d’un poisson,
nietzsche. gargouille. (silence – le sud) _ il se fait de
l’écume sous les mains. _ (1 rire) la mort et la jeune fille.
(1 rire) _ nos corps (amour) et je réponds _ toi (beauté) jamais
plus _ (la nuit) _ (se tait.) _

Claudia Rudolph, extrait inédit du livre Marie



Montre, a montré ses dessins, les couvertures de livres sont visibles sur les rayons, et ce qu’il écrit les jours ouvrables, personne n’est invité, l’écriture peu lisible, et recopiée à la machine, ce qui pousse quelqu’un à attendre, l’abondance, la disette, s’arrache la peau des doigts, le peu à lire, une ligne cassée et reprise, cassée, ininterrompue, vous ne demandez pas dans vos prières, demander sans cesse, suivre le littoral, discussion sur la température, ranger la terre, sort de l’eau, renflouer ou écrire, et le littoral encore, le maquereau très vorace se précipite sur ce qu’il voit, ses mâchoires sont minces et se ferment comme une boîte, ne pas se précipiter, de belles couleurs dans l’eau, alors les lignes écrites viennent avec des poissons non
comestibles, alors de quoi vivez-vous, ou juste assez pour un pêcheur, alors il faut changer de mer, aller dans un bateau qui court au large c’est écrit.

Bernard Collin, extrait de 478 jours naturels, Les Petits matins, 2012.




voir aussi :
Hélène Gerster (Résidences)
Cécile Mainardi (Résidences)
Claudia Rudolph (Résidences)


lire aussi :
211
Si quelque chose noir


écouter :
478 jours naturels (extrait)
Enchaînement le maillon fiable (extrait)
Promenade
(...)