MANIFESTATIONS

D'une langue à l'autre


Recontre / lecture avec Dimitri Bortnikov


le vendredi 26 octobre 2012, à 19h00

Lectures de
Dimitri Bortnikov

suivies de
La traduction, une contrebande littéraire
une rencontre avec

Gérard Conio, Dimitri Bortnikov

© Samuel Séni



En partenariat avec l'Alliance Franco-russe et le cipM, dans le cadre de la résidence de Dimitri Bortnikov au sein de Peuple et Culture Marseille et de la Saison France -Russie 2012, langues et littérature

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Première partie : lecture de Je suis la paix en guerre - lettres d'Ivan le sévère dit Ivan le terrible, trad. D. Bortnikov, éditions Allia, octobre 2012.
Extrait :


Par la miséricorde de notre Dieu, qui est avec nous, par sa grâe envers la terre russe et envers moi je t’écris, reine Élisabeth, reine Anglaise, Française, et Irlandaise, moi – tsar et grand duc de toute la Russie Ivan.
Il y a quelque temps ton frère, roi Edward, a envoyé un certain Richard avec d’autres, oui, avec des gens obscurs il les a envoyé avec une mission qui m’est inconnue, et puis – ton frère Edward s’est mis à écrire à tous les rois, il lâchait ses lettres, tel archer qui s’ennuie – tire ses flèches partout ! oui, partout, mais pas vers moi. il ne m’a pas écrit un seul mot ni un demi-mot ! pas un mot à mon nom ! et puis – le plus intéressant, reine, – je ne sais comment, volontairement ou pas – mais les gens de ton frère, ce Richard et compagnie se sont accostés près de notre forteresse sur la rivière Dvina.
Ensuite, comme il sied à un souverain chrétien, je les ai accueillis, je les ai aidés grandement, ils ont été acceptés et traités avec l’honneur et ma grâce était à leur côté. Ils ont mangé à ma table, oui, à ma grande table de céréonie qui faillit chaque fois crouler, sous les mets ! puis je les ai couverts de cadeaux de la tête aux pieds et ils sont rentrés chez ton frère, rassasiés, repus jusqu’aux sourcils et comblés.
[…]

Lettre à la Reine d’Angleterre




Deuxième partie : La traduction, une contrebande littéraire (Rencontre)

Le traducteur et son auteur forment un couple maudit. Dans l’étreinte mortelle de son traducteur, l’auteur doit mourir pour renaître. La traduction, l’art le plus négligé, le plus ignoré, le plus méprisé, est, en réalité, le révélateur ontologique de l’essence même de la création. La valeur d’un texte ne se mesure pas à sa malléabilité, à sa capacité de communication, à sa traductibilité mais à sa densité intraduisible, au « noyau infracassable de nuit » qui, selon l’expression de Breton, le constitue dans son irréductible, intransgressible autonomie. Tel est le défi que doit relever l’enchanteur, le mage démoniaque, le gardien vigilant du Mystère de l’Être.
[…]

Gérard Conio, extrait de "La traduction", in Réflexions et Commentaires sur la philosophie de l'Unique issue, de Witkiewicz, l'Âge d'homme, 2001



Ciné club russe autour de l'adaptation littéraire

Projection de 20 jours sans guerre, de Alekseï Guerman (ex-URSS, 1976, 101')
Le samedi 27 octobre 2012 à 16h00

Soirée proposée par l’Alliance Franco-russe, sous le parrainage du Consulat russe de Marseille, en partenariat avec Peuple & Culture Marseille.




lire aussi :
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écouter :
Lettre d'Ivan à la reine Elizabeth (extrait)

sur internet :
Peuple et culture Marseille