Ateliers de création poétique dans les collèges du département des Bouches-du-Rhône
La Ciotat
Classe de 4 ème
Intervenante : Emmanuelle Bentz
Enseignantes : Angélique Muniga, Carina Prévot et Annick Amadéi
2020
Parfois dans le CDI, très nombreux en grappe autour des tables, cherchant à vous serrer les uns aux autres, la parole rebondissante.
Parfois en classe, plus posés et recentrés sur vos individualités.
Parfois en cours d’Art Plastique pour la mise en espace de vos textes, qui j’espère seront exposés par la suite au CDI, comme nous l’avions imaginé.
Souvent un temps de démarrage avant de s’approprier la contrainte. Une classe très variée et variante, pour certains du plaisir aux mots et à l’écriture, pour d’autres pas du tout, mais finalement chacun a pu trouver son endroit, et puis… // CONFINEMENT
Au plaisir de vous recroiser. Emmanuelle
Je te déteste comme le clafoutis de ma grand-mère le jour de Noël
Tu m’exaspères comme le niveau de math de ma sœur en géométrie
Tu me fais peur à l’idée d’avoir un crâne chauve comme celui du CPE
Tu m’angoisses comme les fonds d’écran des ordinateurs en salle 103
Tu m’exaspères comme le monsieur qui ressemble à un playmobil et qui se promène dans Fardeloup
On te trompe quand on te dit que l’école te fait grandir
On te trompe quand on te dit que tous les hommes sont égaux
Lola
Tu ferais mieux de réviser, tu ferais mieux d’écouter, tu veux être intelligent ? Tu veux être malin ? Tu ferais mieux d’arrêter de faire l’imbécile, tu ferais mieux de te concentrer, tu ferais mieux de te redresser.
–
Tu m’angoisses comme travailler au collège
Je te déteste pour le mal que tu m’as fait
Tu m’angoisses comme une voiture sans permis
Je te déteste comme comme les livres de bandes dessinées
Alya
Les tomates sont rouges
Je rougie quand je suis intimidée
Je suis une tomate
–
HALO QUOI
préparez-vous à l’inattendu
ça s’est passé un 21 février
la crise du coronavirus
un parfum de scandale
vous voyez l’embrouille ?
Léa
Tu commences toujours par me raconter un mensonge préparé à l’avance.
Tu ne stoppes jamais, j’en ai marre.
A force le poids tes mensonges me pèsent sur le système
Tu allais toujours manger des hamburger
Tu étais toujours en surpoids
Je te dis de te reprendre
Tu te reprends du jour au lendemain
Ta blessure se referme
Quelques jours plus tard, les hamburgers te manquent
Tu replonges
C’est dommage
Pablo
Il attend une femme qui ne vient pas. C’est un SDF. Il fait chaud, il se repose. Il a oublié ses clefs. Il est dépressif et ne sait pas quoi faire. Il n’a pas d’amis. Il attend son bus qui n’arrive pas. Il est hypnotisé par son téléphone. Il attend un collègue qui ne vient pas. Il piste quelqu’un. Il a raté son avion donc il n’a pas de maison. Il est prof de math et corrige tous les contrôles catastrophiques
–
Coronavirus
le virus venu de Chine
300 personnes ont déjà été placées en quarantaine
LE MALHEUR SONNE TOUJOURS
Paris, Genève, Berlin…
des concerts annulés
La Grèce a refusé ce week-end le passage des réfugiés
pour freiner l’épidémie
Camille
Entaille, il se taille les veines pour se faire mal
malade, devient fou et te tue
tueur en série, tue des gens pour remplacer son vide
vide de joie causé par le harcèlement
harcèlement, discrimination des plus faibles
faible, car il est maltraité chez lui, ces parents sont mauvais
mauvais à l’école car il est frappé
frappé, car il a de mauvaise note à l’école
école, lieu ou il est discriminé
discriminé en continu car il est mauvais à l’école, ces parents le frappent et il devient de plus en plus faible.
Sohane
Il s’est fait écraser par une voiture. Il s’est retrouver dans un attentat. Il a fait un malaise. Il est parti au Mexique. Il est parti au Macdo. Il est parti en Chine pour trouver un remède pour soigner le Coronavirus
BATAILLE CONTRE L’ÉPIDÉMIE
coronavirus
quel manque de chance
lutter contre la rapide propagation
à la Trump
Lisa
Tu m’agaces comme une craie qui grince sur un tableau
Tu m’agaces comme savoir qu’on fini à 12h au lieu de 10h
Tu m’agaces comme quand je me coupe avec une feuille en papier
Tu m’agaces comme quand le prof t’interroge alors que tu es la seul à ne pas lever la main
Tu m’agaces comme quand ma mère sort de ma chambre sans fermer la porte.
Laurine
Tu me fais peur comme le noir
Tu me fais peur comme la mort qui sort de sa tombe
Tu me fais peur comme une porte qui grince quand je suis seul
Tu me fais peur comme une araignée dans le coin de ma chambre
Tu me fais peur comme un film d’horreur que je regarde le soir Halloween
Tu me fais peur comme la forme de mon linge dans le noir
On te trompe quand on te dit que les blondes sont bêtes
On te trompe quand on te dit que l’habit ne fait pas le moine
Lilly
Il s’est perdu, les deux rues se ressemblent. Il me connaît mais je ne le reconnais pas. Il me suit pour savoir où j’habite et me kidnapper la nuit. Il remarque que j’ai volé quelque chose dans un magasin et je remarque que c’est un policier.
Il a fini de fumer tous les paquets de cigarette et il est mort d’un cancer. Il a voulu allumer une de ses cigarettes et s’est immolé. Il s’est acheté un paquet de cigarettes et a oublié de venir me voir.
Il s’est fait quitter, n’a pas de maison, il attend devant un distributeur pour voler au passant leur carte. En retirant de l’argent, son chien s’est échappé, malheureusement, c’était la seule chose qui lui restait de sa femme.
Lucrèce