LE REFUGE |
Peter Gizzi
cipMcipM/Spectres Familiers, septembre 2003 |
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commander REVIVAL pour Gregory Corso (1931-2001) extrait C'est bon d'être mort en Amérique avec le cinéma, les rideaux et le flot, la musique de fond dans la salle de théâtre. C'est bon d'être dans un théâtre en train d'attendre que les Plus Belles Années de notre vie commencent. Notre soir de première revenu, nous sommes là poursuivant une intuition notre avion s'est écrasé quelque part sur les Rocheuses, bagages et manuscrits dispersés, fragments carbonisés tentent de survivre à l'ébauche fatale. D'être mort en Amérique au cinéma distrait par la musique d'avant-première dans les lumières qui baissent. Je n'ai pas une seule fois pensé à Alfred Deller ou à Katheline Ferrier chantant les Kindertotenlieder. C'est bon d'être perdu parmi les piliers d'herbe. Je n'ai pas une seule fois pensé à My Last Duchess ou aux Pins de Rome. Est-ce qu'on n'est pas bien ici à cet instant en train de mourir avec les azalées, les trilliums, le myrte, les viornes, les jonquilles, le phlox bleu ? C'est bon d'être un fantôme en Amérique, la lumière entrant à flots en ce moment même de non retour à la même personne qui connaissait certaines choses, certaines personnes, rais de vie qui entrent dans une cuisine à la fin d'un âge de non retour à aujourd'hui. D'entendre des reportages à la radio, quelque chose sur la vitesse, disent-ils, histoire accélérée. C'est bon de partager le gouffre moléculaire avec un ami. Je n'ai pas une seule fois cherché à atteindre Heisenberg ou la Chute de l'Empire romain. Traduit par Pascal Poyet |
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