Texte d'introduction à une conférence de Claude Esteban : dlpc 8 - Au plus près de la voix.
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Extrait :
Je veux parler ici d’une expérience que j’ai sans doute partagée avec d’autres, au départ de mon travail d’écriture et qui se poursuit encore.
Que restait-il, au lendemain d’une guerre, de ses désastres, de ses désillusions, sur quoi bâtir ? Quelle assurance donner à une parole qui se refuserait à la fois au soliloque subliminal des uns et à l’engagement restrictif des autres ? Tout le langage, est-on tenté de répondre, tous les mots qui attendent d’être mis ensemble, mais désassujettis des finalités secondes, des motivations subreptices dont ils s’étaient aggravés. Était-ce derechef un leurre, le rêve récurrent d’une virginité des vocables, d’un sens plus pur, ainsi que l’avait exprimé une fois pour toutes Mallarmé, dans l’acception quasi alchimique du terme ?
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