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Vincent Kaufmann

dlpc 12 : Poésie et Stratégie


(fragments)

cipM, avril 2006




Texte d'introduction à une conférence de Vincent Kaufmann, en clôture du cycle Guy Debord, organisé en mars-avril 2006.

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Extrait :

I

Refus de Debord d’accorder à la société du spectacle un droit de regard, soit tout aussi bien refus de suivre la moindre citation à comparaître dans le spectacle, ou encore refus de la moindre assignation à résidence imposée par celui-ci, de la moindre fonction, du moindre rôle. On peut chercher les origines de la notion de spectacle chez Nietzsche, chez le jeune Marx commentant Feuerbach ou pourquoi pas chez Henri Lefebvre. Debord, qui n’est pas inculte, les a lus, comme bien d’autres encore. Mais cela n’empêche pas que la notion de spectacle lui vient aussi d’une expérience vécue – j’en ai trouvé confirmation récemment dans sa propre correspondance, où on lit ceci : « J’en suis venu à ce concept par l’expérience réelle, quoique très « avant-gardiste », de l’activité révolutionnaire dans les années 50 et 60 – mais le phénomène est bien plus ancien. 1 » Le spectacle, c’est le nom donné à ce que Debord n’aura cessé de refuser concrètement, au jour le jour, dès sa jeunesse : un ennemi, à combattre, à détruire, et qui aura pris un jour le nom de spectacle. C’est une notion qui est l’effet d’un esprit de révolte. Ne pas accorder à la société ou à l’autre le moindre droit de regard, telle est la formulation négative de ce qui est aussi chez Debord un désir de liberté absolue, sur lequel il n’aura jamais accepté de faire de compromis.
[…]




auteurs référencés :
Guy Debord

voir aussi :
dlpc 12 - Poésie et Stratégie (Conférences)
Guy Debord (Expositions)
Guy Debord contre le cinéma (Manifestations)

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