AUTEURS

Danielle Collobert


Danielle Collobert
Photographie D.R.



Danielle Collobert est née en 1940 à Rostrenen, en centre-Bretagne. Sa mère, institutrice, étant nommée dans un village voisin, elle vit chez ses grands-parents, où sa mère et sa tante reviennent dès qu’elles le peuvent.
Toutes deux entrent dans la Résistance. Son père part rejoint la zone libre et s’engage dans l’Armée secrète. Elle ne le reverra qu’à la Libération, de même que sa tante, déportée à Ravensbrück en 1943.
À la fin de la guerre, la famille s’installe à Paris. Son père entre au ministère de l’Air. Sa mère est institutrice à Belleville.
Elle poursuit sa scolarité au lycée Victor-Hugo, puis entame des études de géorgraphie à la Sorbonne. Elle publie à cette période les premières pages du Cahier et rencontre Uccio Esposito-Torrigiani.

En 1960, elle séjourne en Tunisie au village de Sidi Bou-Saïd.
En 1961, ayant abandonné ses études, puis renoncé à l’École normale où elle venait d’être reçue, elle travaille à la galerie Hautefeuille et y écrit Totem, ainsi que plusieurs textes de Meurtre. En avril, elle publie Chant des guerres chez Pierre-Jean Oswald (quelques années plus tard, elle détruira le tirage de ce premier livre).
Elle s’engage dans un réseau de soutien au FLN.

Elle rencontre en 1962 le jeune sculpteur Natalino Andolfatto, dont elle partagera la vie entre France et Italie. Forcée de quitter la France en raison de ses activités politiques, elle se réfugie en Italie où elle rédige Meurtre. Elle travaille quelque temps à Révolution africaine, un journal créé après la guerre d’Algérie mais qui ne tarde pas à disparaître.

1964 : Refusé par les éditions de Minuit, Meurtre, défendu par Raymond Queneau, paraît chez Gallimard en avril, mais Parler seul (première version de Dire I) se heurte à un refus deux ans plus tard.

En 1967 elle reprend et termine Dire I, puis compose Film ou Aux environs d’un film, qui marque un tournant dans son évolution formelle. Ce texte devait devenir une trilogie intitulée Recherche, gardée inédite de son vivant, mais retravaillée ensuite pour donner Polyphonie.
Elle rencontre Samuel Beckett.

En 1968, elle adhère à l’Union des Écrivains, et se trouve en Tchécoslovaquie au moment où les chars soviétiques envahissent le pays.

Elle écrit Dire II en 1970, compose avec Uccio Esposito-Torrigiani une pièce radiophonique, Bataille, et traduit avec lui un roman de Giuseppe Bonaviri, Des nuits sur les hauteurs. Elle voyage à la fin de l’année en Indonésie.
L’année suivante est publié Des nuits sur les hauteurs aux éditions Denoël avec une préface d’Italo Calvino. Bataille est traduite en allemand. La version française ne sera réalisée qu’en 2001, par France Culture.
En 1972 Jean-Pierre Faye publie Dire I et II dans la collection « Change » qu’il dirige aux éditions Seghers-Laffont.
En 1973 elle retravaille le texte de Recherche pour en faire une pièce radiophonique, Polyphonie, qui est diffusée par France Culture.

De 1974 à 1977, tout en continuant à écrire, elle effectue une longue série de voyages (vendant pour cela son studio) : en Bolivie, en Équateur, au Venezuela, aux États-Unis, en Espagne, Italie, Crète, Égypte, Hollade, Grèce, etc.
Durant cette période paraissent Discours (pièce radiophonique), Il donc, Survie.

En 1978, après un dernier séjour à New York, elle se donne la mort le 23 juillet, jour de son anniversaire, dans un hôtel de parisien.

Suivent les publications posthumes des Cahiers, une traduction anglaise de Il donc, la publication de Recherche, et la réalisation radiophonique de Bataille. P.O.L publie en 2004 et 2005 ses oeuvres intégrales en deux volumes.

Bibliographie :
Chant des guerres, Pierre-Jean Oswald, 1961.
Meurtre, Gallimard, 1964.
Dire I-II, collection « Change », Seghers-Laffont, 1972.
Il donc, collection « Change », Seghers-Laffont, 1976.
Survie, Orange Export Ltd, 1978.
Cahiers, collection « Change », Seghers-Laffont, 1983.
Recherche, Fourbis, 1990.
OEuvres I, P.O.L, 2004.
OEuvres II, P.O.L, 2005.




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