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Né en 1934, Ralph Rumney a participé en 1957 à la fondation de l’Internationale situationniste. Peintre, sculpteur, auteur de romans-photos détournés comme son fameux Guide psychogéographique de Venise, il a toujours, de Londres à Venise en passant par Paris, privilégié “l’art brut de vivre” aux dépens de la reconnaissance officielle.
Quand j’ai fait la connaissance de Ralph Rumney en 1954, il avait vingt ans et venait de rentrer à Londres après avoir passé du temps en Europe. Durant la période d’après-guerre, il avait été l’un des premiers jeunes artistes anglais à avoir tenté sa chance à l’étranger. À cette époque, dû aux restrictions sur les devises, les voyageurs ne pouvaient emporter au delà de £25. Il avait choisi Linosa, une petite île au large de la Sicile, comme destination. Là-bas, les habitants s’assuraient qu’il ne mourait pas de faim et il profitait de ses excursions occasionnelles sur le Continent pour s’approvisionner en matériel de peinture.
Ses efforts de peintre lui valurent une exposition à Milan qui, en ce temps, était un des chefs-lieux de l’art moderne avancé. Fontana, les frères Promodoro, Baj et bien d’autres encore se retrouvaient quasi quotidiennement au Giamaica Bar devenu un véritable centre de collecte et de diffusion d’informations concernant les dernières activités du monde local de l’art. Un artiste pouvait gagner sa vie si, parmi les nombreux vendeurs et fabricants, il connaissait des amateurs qui souhaitaient investir dans des tableaux. On pouvait en troquer contre tout et n’importe quoi, que ce soit un bon repas ou du mobilier de luxe. Chacun attendait que sonne l’heure où un constructeur automobile se reconvertirait en collectionneur.
[…] Guy Atkins, extrait de Ralph Rumney, une esquisse biographique (traduction de l’anglais, Hugues de Verdelhan), in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 209, avril 2012
Livres :
• The Map is not the Territory, Manchester University Press, 2000.
• La vie d'artiste, Allia, 2010.
• Le Consul, Allia, 1999.
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