AUTEURS

Raphaëlle Bouvier


Raphaëlle Bouvier



Raphaëlle Bouvier a d’abord suivi un parcours universitaire (Khâgne / Hypokhâgne, puis un mémoire en histoire contemporaine traitant de prostitution et d’ordre public à Marseille au xixème siècle). Puis elle a fait de l’agriculture et elle a voyagé, puis elle s’est formée au métier de comédienne. Elle s’est stabilisée depuis 2009 autour du matériau de recherche (vocal, performatif, textuel) de la poésie sonore et contemporaine, notamment au sein du collectif fondé avec Maxime Potard, le Détachement International du Muerto Coco. Elle écrit depuis l’enfance, et a eu l’occasion avec le Muerto Coco de mettre sur une scène et dans des bouches humaines plusieurs de ses propres textes (« les Jeudis argentins » en 2012, « et si vous y croyez assez, peut-être il y aura un poney » en 2013, « Elle aurait voulu appeler ça hallal et rentable mais il ne voyait pas bien le rapport » en 2014). Elle tente de construire un processus d’écriture d’investigation documentaire et poétique : choisir un objet et l’explorer patiemment, avec du temps, avec de la recherche, avec de l’acuité empirique, avec de la pensée, avec des données pragmatiques, avec du sensible, avec du naïf et de l’exigeant, avec du malin et avec du crétin. Creuser l’écriture extime, ou comment ce qui nous arrive est toujours transposable à ce qui arrive au monde. Comment les petites choses constituent-elles les grandes, comment la violence de ce que nous vivons individuellement / émotionnellement vient rejoindre la grande violence universelle / sociale, que nous ne vivons pas forcément directement. Comment les choses sont toujours liées. Dessiner les paysages au fur et à mesure qu’ils nous arrivent.

La Généalogie d’une histoire ratée, dont des extraits seront lus lors de la soirée des inédits, constitue la seconde partie d’un corpus plus large, le Triptyque anémique – qui est un projet croisant trois modes d’écriture spécifiques, et venant tous chercher autour de la dépendance émotionnelle, et sur ce que celle-ci implique directement dans notre perception quotidienne du monde, dans nos choix de vie concrets. Vaste programme. Destination finale, le désert du Kansas, on y passera tous. Le serpent nous suivra à travers toutes les dunes.

Un texte issu du Journal d’une disparition, première partie du Triptype anémique, devrait être publié courant 2015 dans un numéro de la revue Nioques.




Cahiers du Refuge :
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interventions au cipM :

Inédits 2015 (Les Inédits)