AUTEURS

Thomas Tsalapatis


Thomas Tsalapatis
©D.R.



Thomas Tsalapatis est né à Athènes en 1984. Il a suivi des études de théâtre à l’université de philosophie d’Athènes. Il a publié trois recueils de poésie : L’Aube est un massacre Monsieur Krak (Ekati, 2011 - prix d’état du jeune auteur 2012), Alba (Ekati, 2015 paru en français en 2017, aux éd. Desmos, dans une traduction de Nicole Chaperon) et Les Géographies des Fritz et des Lang (Ekati, 2019).

Thomas Tsalapatis a également reçu le premier prix de poésie Premio InediTO - Colline di Torino 2018 pour le recueil inédit Péristatika (traduit en italien par Viviana Sebastio sous le titre de Circostanze).
En 2016, il collabore avec le grand metteur en scène de théâtre Theodoros Terzopoulos qui lui a commandé, avec le théâtre Attis, l’ensemble des textes pour la pièce Rappel, mise en scène par le dramaturge la même année à Athènes. La pièce rencontre un vif succès et reçoit des critiques très élogieuses. Elle a été jouée deux saisons et a tourné en Italie et à Istanbul. En 2017, les textes de la pièce sont publiés par la maison d’édition Mauve Skiouros sous le titre de Noyade. Sa deuxième pièce de théâtre, Monica Vitti ne se souvient plus est actuellement jouée au Théâtre 104 à Athènes et vient de paraître aux éditions Mauve Skiouros.

Il a traduit des poèmes de W.B. Yeats en collaboration avec Mihalis Papantonopoulos aux éditions Ekati en 2011.
Ses poèmes ont été traduits en anglais, français, italien, espagnol et arabe. Il écrit des articles pour des quotidiens nationaux et d’autres publications et magazines en ligne.
L’ensemble de ses textes sont réunis sur le site http://tsalapatis.blogspot.gr



Extrait

DANS LE PREMIER QUARTIER D’ALBA, les oiseaux plongent dans le ciel comme des pierres. Dans le premier quartier d’Alba, celui que l’on rencontre d’abord et que l’on quitte en dernier. Ici, les montées refusent de se faire descentes. Ici, la durée des itinéraires est toujours de dix minutes. Tous les itinéraires. Quels que soient la distance, le moyen de transport. Quels que soient le rythme du pas, la vitesse de l’engin. Toujours dix minutes. Ici. Dans le premier quartier d’Alba.

*

Ici les arbres grandissent nus. Les raisins donnent vie et vieillissent en quelques heures. Suc, chair, leurs secondes amoncelées. Certaines fois, jours de calme floraison, les nuages descendent jusqu’en bas. Ils plongent dans des mers, des lacs, des tasses. Il ne pleut pas, mais les récipients restent pleins.
La seule chose sûre, c’est qu’ici aussi la nuit tombe
Mais seulement à moitié.
Ainsi,
plus on est petit
plus on voit d’aubes

*

Cette fille du nom d’Alba
chaque matin court à son miroir
pour demander à cette ride infime
combien longue était la nuit passée
et quelle distance
elle a parcouru dans son rêve


— Thomas Tsalapatis, Alba. Traduit du grec par Nicole Chaperon. © Éditions Desmos, 2017.




interventions au cipM :

Alba et le Livre de la terre (Manifestations)
Poésie grecque contemporaine (Manifestations)