MANIFESTATIONS

Les éditions Deleatur


25 ans de création littéraire et artistique


le vendredi 7 mai 2004, à 19h00

Présentation, par le fondateur de Deleatur :
Pierre Laurendeau

Lectures par sa traductrice de textes d’Antonio José Ponte, poète, essayiste, romancier, nouvelliste cubain :
Liliane Hasson



Entre 1978 et 2003, les éditions Deleatur ont fait paraître près de 200 titres, avec comme seul critère de choix le plaisir : plaisir de découvrir un auteur, un artiste ; plaisir de transmettre aux lecteurs une belle rencontre avec le texte ou l’œuvre d’art ; plaisir d’élaborer l’objet graphique.
En 1978, Pierre Laurendeau, 25 ans, souhaite se lancer dans l’édition – comme on se lance à l’eau ou comme on entre dans les ordres... Son premier livre, réalisé sur un duplicateur Stencil, remonte à 1973 et il a « bricolé » trois autres ouvrages avec la complicité de quelques amis. La décision de créer Deleatur (officine clandestine qui n’acquerra sa légitimité qu’en 1982, sous forme associative) coïncide avec son désir de faire un « beau livre » : ce sera Petits Formats, un recueil de burins, pointes sèches et eaux-fortes du graveur Alain Royer. Ce goût du livre soigné et illustré marquera l’histoire de Deleatur de nombreux tirages de tête, avec des artistes comme Fred Deux, Jacques Hérold, Ramón Alejandro ou Jorge Camacho...

Désireux de parfaire ses connaissances éditoriales, Pierre Laurendeau va suivre l’enseignement dispensé à l’IUT de Bordeaux (à l’époque, la seule formation à l’édition). C’est à Bordeaux qu’il rencontre l’écrivain Jacques Abeille en 1980, avec lequel il noue une amitié durable et une complicité littéraire et artistique inaltérable (Jacques Abeille est d’ailleurs le président en exercice de l’association Deleatur). Plusieurs livres de l’écrivain bordelais parurent à l’enseigne de Deleatur, étranges récits détachés d’un vaste édifice, le Cycle des Contrées1, ou nouvelles. Quelques objets livresques non identifiés (OLNI) publiés par Deleatur.
On reproche parfois à Deleatur l’éclectisme de son catalogue, oscillant entre le cri poétique le plus pur et la pochade littéraire, pour certains de mauvais goût ; entre le récit initiatique lyrique et la nouvelle décalée jugée, par d’autres, contraire aux lois du genre. Cette difficulté à cataloguer l’éditeur reflète ses penchants naturels à la curiosité, sans souci des canons esthétiques de l’époque ou des milieux à la mode. N’ayant de comptes à rendre qu’à luimême, Pierre Laurendeau ambitionne secrètement ce bel hommage qu’on rendit naguère à Éric Losfeld : « Tout ce qu’il publiait sortait de l’ordinaire en claquant la porte. »
1. Le premier volume de ce cycle, les Jardins statuaires, vient d’être réédité chez Joëlle Losfeld.

Antonio José Ponte
Poète, essayiste, romancier, nouvelliste, Antonio José Ponte est né à Matanzas, à l’est de La Havane, en 1964. En 1980, il s’installe dans la capitale cubaine pour y suivre des études universitaires en hydraulique. Boursier du Parlement international des écrivains, il réside un an à Porto en 1998-1999. Vit actuellement à La Havane. Un premier roman, Contrabando de sombras, est paru chez Tusquets (Barcelone) ; un essai sur la littérature cubaine, El libro perdido de los origenistas chez Aldus (Mexico). City Lights Books (San Francisco) a publié, en anglais, un -recueil de -contes : In the cold of Malecón and other stories.




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