ÉCOLE DU CIPM

Jeunes publics

L’appel du large


Jack London dans les mers du sud


De octobre 2017 à décembre 2017

Intervenantes :
Esther Salmona, Sarah Kéryna



Dans le cadre de l'exposition

Jack London dans les mers du sud

au Musée d'arts Africains, Océaniens, Amérindiens
(Centre de la Vieille Charité)
du 8 septembre au 7 janvier 2018


Ateliers d'écriture au cipM

Enfants (9 à 12 ans)
Les 24, 25, 26, 27, 31 octobre et 2, 3 novembre de 10h à 12h




Atelier Jack London, d’après l’exposition Jack London dans les mers du Sud.

Durant les vacances de la Toussaint (avec des enfants) et en décembre 2017 (avec des adultes) des ateliers d’écriture ont été animés par Sarah Kéryna et Esther Salmona, autour de l’exposition Jack London dans les mers du Sud, qui s’est tenue au Musée d’Arts Africains Océaniens Amérindiens (MAAOA) à la Vieille Charité, à Marseille.

Il est apparu très vite une envie d’élaborer un projet autour de la traversée, des cartes et du carnet de bord : éléments propres à la navigation mais aussi pistes pour explorer toute notion de voyage imaginaire, intérieur, fictif, dans la langue... Jack London et l’exposition devenant ainsi catalyseurs et surfaces de projection auxquelles s’amarrer.

Des propositions ont été puisées dans des textes poétiques ayant trait à la cartographie et au carnet de bord. Les lignes directrices prises par Sarah Kéryna et Esther Salmona se sont répondu, ont fait écho, se sont complétées, d’un atelier à l’autre, d’un public à l’autre.

Bilan Sarah Kéryna :

Pour ma part, j’ai proposé d’écrire à partir de mots appartenant champ lexical marin : tenir le cap, tenir bon la barre, hisser la grand’voile etc... comme autant d’amorces et d’incitations au voyage.

J’ai isolé certains mots pour ouvrir à des associations :
« Ile » et « vague » : A quoi ça fait penser, poèmes, proverbes, chansons, expressions, matière, couleur, sensations, situations, verbes, adjectifs, mots associés et regarder dans le dictionnaire analogique.
Je me suis appuyée, pour les enfants, d’un poème de Guillevic, Vagues, et du texte de Cendrars îles.

Puis, j’ai invité les enfants à écrire un texte qui commence par « Un jour je suis parti en.... » Je me suis aussi servie du texte De la difficulté d’imaginer une cité idéale de Georges Perec, dans Penser/Classer.

Ils ont ensuite dessiné sur la carte leur voyage, en nommant des lieux imaginaires et en les reliant les uns aux autres, d’un point de départ à un point d’arrivée, avec différentes escales, à la manière de la carte inaugurant l’exposition Jack London dans les mers du sud, par des petits traits.

Bilan Esther Salmona :

« Le Snark, mot-valise venant de la contraction de snake (serpent) et shark (requin) ou de snail (escargot) et shark (requin) est un être indescriptible, crée par Lewis Caroll. Son poème La Chasse au Snark est une quête vers un invisible qui ne se livre jamais, qui ressemble en cela à ce qui anime les explorateurs et à ce qui a animé Jack London. Il existe une carte de la chasse au Snark, blanche, avec seulement quelques indications sur ses bords. Elle se trouve aussi au début d’Espèces d’espace de Georges Perec. » (extrait de la note d’intention des ateliers)

Lors du premier atelier en commun avec Sarah Kéryna, le principe du mot-valise a été abordé, en partant du nom du Snark. À partir d’une récolte de mots venant de leur visite et d’une certains nombre de documents du cipM mis à leur disposition, ils ont créé leurs propres mots-valise. Nous avons commencé à leur trouver des définitions ou des localisations sur des cartographies imaginaires qu’ils ont dessinées.

La semaine suivante, nous avons fait d’abord un travail de mémoire : qu’est-ce qui a marqué les enfants lors de la visite de l’exposition : les objets, les noms, les faits, les événements, les lieux, les matières... Le résultat était noté au tableau au fur et à mesure. À partir de cette récolte, leur était demandé un texte. Aventures, définitions, journal de bord, incantations, anticipation... plusieurs directions sont apparues, mais avec le même univers de fond. Ensuite, nous passions au dessin. Le dernier jour, des textes ont été écrits également, puis tous les dessins de la semaine ont été ressortis pour créer une grande carte collective, avec des trajets de bateaux. Les textes s’y accrochent, comme autant d’étapes lors d’un voyage.

L’original de la carte est conservé au cipM pour le moment. Il reste des zones non encore explorées et elle se prêtera volontiers à une continuation sur le même principe.

Les enfants se sont montrés très sensibles, à la fois réalistes et plein de conviction dans l’imagination. Ils ont compris et accepté le principe d’un atelier « transmis » : ce qu’ils font, d’autres vont s’en emparer le lendemain, et ce avec quoi ils travaillent n’est pas forcément ce qu’ils ont fait eux.