MANIFESTATIONS

des films parlés #1 / animal pensivité


de Christine Baudillon


le samedi 10 février 2018, à 15h00

Avec :
Christine Baudillon, Jean-Christophe Bailly




des films parlés #1 / animal pensivité
de Christine Baudillon


Samedi 10 février, à 15h

Projection suivie d’une rencontre
avec Christine Baudillon et Jean-Christophe Bailly

en partenariat avec Des courts l’après-midi et Baldanders films



Six samedis par an, le cipM et Des courts l’après-midi co-inventent des façons d’interroger les rapports entre écriture cinématographique et écriture poétique.
Films de cinéastes en dialogue avec des poètes et des écrivains, films d’écrivains, films sur l’écriture et la démarche artistique, films inclassables à interroger avec les moyens de la littérature.
Il faut montrer ces films autres, rencontrer ceux qui les réalisent et ceux qui les parlent, ensemble.



animal pensivité, de Christine Baudillon - 87’ - 2017 – Essai.
Projection suivie d’une rencontre avec Christine Baudillon et Jean-Christophe Bailly.

Résumé. animal pensivité est un essai cinématographique librement inspiré des Élégies de Duino, de Rainer Maria Rilke (huitième élégie), à travers un dispositif documentaire d’immersion dans le monde animal. Au cours des saisons, des animaux familiers et sauvages nous regardent au-delà de toute temporalité. Immergés au cœur d’un « espace-temps » spécifique, ouvert au monde, ils nous adressent leurs pensées, leurs « êtres-là », vivants et vacants. Si le monde des animaux – enfants de la nature, privés de langage – est corrélations et mélodies, le nôtre est séparation et volonté. Face à leurs profonds regards, de quoi faisons-nous l’expérience ? Face au « silence des bêtes », qu’entendons-nous ?

Jean-Christophe Bailly est né à Paris en 1949. Il a publié près d’une centaine de livres qui arpentent tous les champs de l’écriture : récits, poésie, théâtre, essais philosophiques et esthétiques… Il enseigne à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois, et intervient à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Parmi ses publications récentes : Le dépaysement. Voyages en France (Seuil, 2011), Le parti pris des animaux (Bourgois, 2013), L’élargissement du poème (Bourgois, 2015), Un arbre en mai (Seuil, 2018)…

« L’animal est comme un pays, il ne se déplace pas hors de chez lui » disait Gilles Aillaud, le peintre philosophe qui avait fait d’eux les sujets de sa peinture, parce qu’il pensait que la façon dont ils remplissaient leur existence était complète. Or c’est bien ainsi qu’ils sont et vont de par le monde, du moins si on les laisse un peu tranquilles, ce qui n’est plus si souvent le cas. Les observer, les suivre, essayer de comprendre leur façon d’habiter la terre, l’air ou les eaux, imaginer le vertige d’un monde d’où les noms sont absents mais où les choses sont béantes et les sensations avivées – c’est ce qu’il m’a toujours semblé que l’on devait faire avec eux. Mais on est loin, très loin du compte, et ils sont en train de mourir. A l’heure où la bigarrure des existences devient une peau de chagrin, le moindre geste d’attention prend la valeur d’une sauvegarde. Ce que Christine Baudillon a vu et a su filmer c’est la patience animale, ce sont ces temporalités différentes où ils respirent et sont chez eux et où, pensifs, ils dilatent l’étendue même où ils vivent. » — Jean-Christophe Bailly.