MANIFESTATIONS

SISSI x CIPM


Cycle de poésie


du jeudi 24 juin au jeudi 15 juillet 2021, à 18h00

Avec :
Aurilian, Sarah Netter, Martin Desinde, Fanny Lallart, Hayoung Kim, Théo Casciani

Graphisme : Tomas Di Giovanni




SISSI x CIPM
Cycle de poésie

Jeudi 24 juin
Sarah Netter / Aurilian

Jeudi 1er juillet
Martin Desinde / Fanny Lallart

Jeudi 15 juillet
Hayoung Kim / Théo Casciani

À 18h30, au Cipm


SISSI X CIPM – CYCLE DE POÉSIE

À l’occasion de la réouverture des lieux culturels, SISSI propose un cycle de lecture au Cipm, centre international de poésie de Marseille. Habituées davantage à la monstration d’œuvres plastiques, nous avons souhaité donner cette fois la prévalence au texte et rassembler à cette occasion des artistes qui ont marqué, chacun.e.s de manière particulière, l’aventure du SISSI club et dont le travail nous a ému.

Nous avons invité Théo Casciani, Martin Désinde, Hayoung Kim, Fanny Lallart, Aurilian et Sarah Netter dont les pratiques révèlent des positionnements qui nous sont chers, des questions qui nous ont interpellées, des sentiments que nous partageons : l’amour, l’amitié, les questions de classe, de genre, d’identité, de frontière, d’économie, de statut, de travail, de traduction, d’histoire de société, de lutte. Ces interrogations multiples traversent leurs œuvres avec sensibilité, tristesse, mélancolie, humour et beauté.

Enfin, nous désirons consolider un lien entre deux lieux marseillais aux âges, et aux pratiques différentes ; montrer des passages et des dialogues entre poésie et œuvre plastique. À un moment où Marseille se voit dotée d’une attraction nouvelle, nous souhaitons mettre en écho des communautés, pointer des solidarités, révéler des affinités.

– Elise Poitevin et Anne Vimeux, SISSI.






Jeudi 24 juinSarah Netter / Aurilian

Sarah Netter crée de manière vorace, cannibale et citationnelle. Iel se joue, dans ses œuvres plastiques, du réemploi de matériaux obsolètes mimant faussement le luxe et l’opulence sur des corps-formes hors-normes. Dans ses œuvres textuelles, iel s’approprie des symboles manufacturés, en retrace l’historique, en creuse l’étymologie, se joue des traductions, en extrait les stéréotypes. Ces matériologies sociales connotées permettent des jeux de vocabulaire et de collages comme « tactiques critiques ». Elles amènent à triturer les langages, à décortiquer les réappropriations politiques langagières et fictionnelles et produire des réécritures de nos constructions culturelles, sociales et mythiques. Iel développe enfin une pratique de traduction amatrice, Traducciones Piratas, de l’espagnol vers le français de textes ayant pour sujet les transféministes, langages et pratiques queer.


© Sarah Netter, en collaboration avec Flo-Souad Benaddi. Galerie Art-Cade les Bains-Douches, Marseille.



Aurilian explore le trouble en prenant souvent comme point de départ son propre corps.
Il recherche à la fois une intimité et une altérité radicale dans ses œuvres plastiques, textuelles et performatives qui alternent entre cynisme et inquiétude. Ses dessins nerveux et ses interventions écrites inlassablement au mur font état d’une œuvre englobante, dans laquelle on plonge, comme à l’intérieur de son être. Comme une boucle, une obsession, il dévoile une intimité profonde, une fébrilité sensible, à fleur de peau, et interroge le désir, l’amour, la vulnérabilité, la fragilité, ce qui se passe au fond du ventre. Un travail du souffle entre suffocation, submersion, apnée, tension, relâchement, caresse.


© D.R.





Jeudi 1er juilletMartin Desinde / Fanny Lallart

Martin Desinde est graphiste, écrivain et éditeur. Ses travaux font répondre poésie et idéologie à travers de multiples formes : textes, objets éditoriaux, performances, vidéos. Par le travail du signe il interroge la fonction de l’image imprimée, du multiple et de ses moyens de distribution. Il crée la maison d’édition indépendante Dépense Défensive, soutien à la production de livres d’artistes et d’œuvres littéraires affranchies et économiquement abordables.


© Dépense Défensive



En 2019, pour son mémoire d’étude, Fanny Lallart écrit un recueil intitulé 11 textes sur le travail gratuit, l’art et l’amour. Elle y questionne l’ambivalence de l’enseignement artistique, les rapports économiques du post-diplôme, les contradictions de l’institution, les rapports de force entretenus dans un système de précarité généralisée. Entre pratiques collectives de réflexion et transmission par l’écriture, le travail de Fanny Lallart s’articule autour du partage de la parole. Réfléchir en groupe, rencontrer les acteur·rices d’alternatives aux systèmes dominants, apprendre collectivement les un·es des autres et écrire, constitue l’essentiel de sa pratique artistique multidisciplinaire.


Fanny Lallart © Clément Bouteille (détail)





Jeudi 15 juilletHayoung Kim / Théo Casciani

La transdisciplinarité fait partie intégrante du travail de Hayoung Kim comme un ping-pong incessant entre réalité et virtualité. Iel crée des gaps, ou des « bugs », afin de jouer des absurdités, des incompréhensions, qu’iel amplifie afin d’en souligner la drôlerie. Dans un monde pixelisé, iel accumule superpositions d’histoires, de mots, de codes, de symboles : des observations acides, parfois sombres sur les questions de déplacements, d’identités composées, fragmentées, non normées. En utilisant les manifestations numériques pour leur pouvoir de déterritorialisation, iel interroge la matérialité des frontières géographiques, esthétiques, dimensionnelles par une overdose de l’image et du langage.


© Hayoung Kim



Théo Casciani est auteur. Rétine, son premier roman, paru en 2019 aux Éditions P.O.L, retrace l’initiation d’un regard, comme un livre d’images. Théo Casciani écrit de manière plastique, descriptive, révèle les impressions contemporaines qui se fixent sur la rétine du narrateur. Dans son œuvre, le texte est placé dans un rapport d’exposition ; il apparaît comme une voie artistique faite de la même matière qu’une photographie, un son ou un vêtement.


Théo Casciani © Pablo Di Prima (détail)