EXPOSITIONS

Jean-Marc de Samie - Quinze ans de Photographie


Les Quinze ans du cipM


du vendredi 11 mars au samedi 30 avril 2005

300 portaits de poètes par :
Jean Marc de Samie

© Ghérasim Luca par J.M. de Samie



Vernissage le 11 mars, à 18h00
suivi de nombreuses lectures, pour la première soirée des 15 ans du cipM





Présentation :

JEAN MARC DE SAMIE : UNE TRÈS LONGUE ATTENTE
par Alain PAIRE.

Jean Marc de Samie habite un village proche de La Ciotat. Les sentiers des calanques, les parages du Bec de l’Aigle sont des contrées qu’il arpente continûment. Il s’était tout d’abord consacré au travail du sculpteur. (...) Au fil des ans, la bibliothèque d’un voisin qui l’hébergeait, l’historien de la Révolution française et de l’anarchisme Daniel Guérin, une librairie de Marseille, La Touriale des années soixante-dix, des lectures publiques qu’organisait Jean-Luc Sarré au Musée Grobet-Labadie, son amitié pour Christian-Gabriel Guez-Ricord furent quelques-uns des creusets à partir desquels s’imposa chez lui le désir de pratiquer l’art du portrait.

Parmi les photographies qu’il est heureux d’avoir composé, il aime montrer ses cadrages des visages silencieux de Claude Louis-Combet, de Roger Munier, de Philippe Jaccottet ou bien de Bernard Noël. (...) Il voudrait que ses photographies lui permettent de remercier les auteurs qui le hantent. Dans une lettre privée, Yves Bonnefoy écrit que Jean Marc de Samie oeuvre pour que ce qui semble une simple technique d’enregistrement se révèle un instrument de connaissance.

Il tente de restituer l’ancrage d’une note noire et blanche, la survenue d’une personne : un silence, le départ ou bien l’écart d’une voix. Pendant les soirées du cipM, on l’aperçoit dans les premiers rangs, parmi les fauteuils sombres et les volets clos qui entretiennent une atmosphère de vieux cinéma, en face des tables où les écrivains prennent la parole. Son attente est parfois longue, ses flashes n’interviennent pas fréquemment. Il guette la possibilité d’un moment de calme et de sobriété, un respect d’autrui ou bien un souci d’amitié qui ne relèvent pas de la séduction pas plus que de la puissance. Once seen, never forgotten. On retrouve dans ses images la prescience d’un instant d’exactitude : le vu et le voyant, le locuteur et l’auditeur, l’écriture et son moment de profération, la fièvre et l’intériorité deviennent compatibles.

(...) Le 14 juin 1990, Maurice Blanchot répondait au courrier de Jean Marc de Samie qui lui adressait huit jours auparavant un portrait d’Emmanuel Lévinas. Voici quelques-uns des fragments de la lettre de Blanchot :
Vous me demandez aussi ce qu’évoque le mot « visage ». Précisément, Lévinas nous l’a dit d’une manière profonde : le visage est autrui, l’extrême lointain qui tout à coup se présente de face, à découvert, dans la franchise du regard, dans la nudité d’un abord que rien ne défend, lorsqu’autrui se révèle à moi comme ce qui est en dehors et au-dessus de moi, non pas parce qu’il serait le plus puissant, mais parce que là cesse mon pouvoir... Je me heurte, face au visage, à la résistance de ce qui ne me résiste en rien.




voir aussi :
Les quinze ans du cipM (Manifestations)


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135
Quinze ans du cipM


à télécharger :
Quinze ans du cipM (718 Ko)