Une Longue Marche, Victor Segalen

Dimanche 18 mai 1919 : réfugié dans l’ancienne forêt du Huelgoat, au fond du Finistère, à 41 ans, Victor Segalen est épuisé. Que fait-il, à quoi pense-t-il durant ces quatre jours lui restant à vivre ?
À Bordeaux, il fut un étudiant brillant à l’École de Médecine de la Marine. Aux Marquises, il découvre le génie et l’oeuvre de Gauguin qui vient de mourir. Médecin, il n’oublie pas de soigner ses semblables, étudie le chinois, part à Pékin en 1909, puis à la frontière de la Mandchourie où il faut faire barrage à la peste. Il publie Stèles. Pour se confronter plus durement au Temps, au « Divers », au « Mystérieux », il est devenu sinologue et archéologue ; c’est lui qui découvre le site exact de la sépulture du plus grand empereur chinois, Ts’in-che-Houang-di, qui deviendra le chantier du siècle. Puis, la guerre, retour à l’hôpital de Brest, dépression. Il part enfin se reposer dans la forêt de Huelgoat. Le 23 mai 1919, on le retrouve contre un arbre, mort.
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Jean Esponde, extrait de Une longue marche, Victor Segalen, in le ' ' ' Cahier du Refuge ' ' ' 154, février 2007