MANIFESTATIONS

L'Autre nom du réel


le vendredi 28 septembre 2007, à 19h00

présentation
Olivier Domerg

avec
Nicolas Pesquès, James Sacré



Rencontre organisée dans le cadre du cyle de lectures Paysages : c'est à dire initié par l'association Autres et Pareils.

L’Autre nom du réel

De Juliau il sera toujours question par défaut. Par excès de défaut.
Nicolas Pesquès, La face nord de Juliau, deux

On est devant et dans l’écriture. On est aussi devant et dans le paysage.
James Sacré, Broussaille de prose et de vers (où se trouve pris le mot paysage)

Posons les choses. Les poètes sont devenus des urbains. La nature les fait sourire quand elle ne les fait pas fuir. Ils la regardent avec les yeux de la vieillerie. Ne peuvent plus la voir, en poème, en peinture ! Tout en elle leur fait injure. Pas un, à son propos, qui ne sorte son revolver ! Alors, le paysage, pensez ! Ça les débecte ! Les révulse ! Halte à la sensiblerie ! Pas de ce pain-là ! Ne nous acoquinons pas avec ceux qui pensent que. Baste ! Encore un arbre ! Flûte ! De l’herbe ! Une rivière !... Pourquoi pas des fleurs ou des oiseaux, tant qu’on y est ? Suffit ! On ne voudrait pas être taxé de ringardise ! D’où que ceux qui parlent de paysage, du paysage, soient devenus éminemment suspects !

Pourtant urbain, rural ou intermédiaire, le paysage est partout. Il nous entoure, où que nous soyons. Qui que nous soyons. Il reste l’horizon commun. Ce dans quoi nous baignons ! De plus, les poètes se targuent depuis longtemps d’être objectivistes, néoréalistes ou littéraux. Et, depuis Ponge, Tortel, Guillevic, de s’intéresser aux choses. D’en prendre leur parti. D’avoir fait de l’extérieur, du monde extérieur, leur terrain de chasse ou de « je ». Voire, depuis Denis Roche, Jean-Marie Gleize et Cie, d’en avoir accusé le mouvement, précipité l’avènement ou la fin. L’inadmissibilité. Bien ! Nous sommes d’accord. L’affaire est close ! Donc, rien n’est clos ! Tout reste à faire ! L’espace est grand ouvert. Les pistes, nombreuses. La chose est là, enfin désaffublée, débarrassée de ce qui encombrait ou brouillait sa vision. Sa diction.

Le silence revenu, nous sommes devant. Loin des querelles et autres batailles de clocher ! Devant, à portée de main ou de pied ! Rien n’a été écrit à son propos ou insuffisamment ! Le chantier nous attend. Mouvant, prégnant, changeant. Toujours-jamais le même, depuis la nuit des temps. Celui du monde. Celui, sensible, de notre rapport à lui.




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