MANIFESTATIONS

Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne à Marseille

BIPVAL 10


3 poètes turcophones


le mercredi 13 mai 2009, à 19h00

Lectures :
Alena Karimova, Hamid Ismaïlov, Tugrul Tanyol



présentation :

Pour sa dixième édition, du 11 au 16 mai 2009, le BIPVAL – Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne poursuit sa mission de découverte et de diffusion de la poésie du monde entier dans la grande diversité de ses formes contemporaines..

Cette année les choix du BIPVAL ont été de privilégier des espaces linguistiques inattendus et des univers poétiques peu connus.
Ainsi sont conviés des auteurs roms, sintés et kalés, dont la langue est le romani, provenant de l’espace européen : Bislim Mustafer (Macédoine), Gamonet Jean (France), Kalinin Valdemar (Belarus), Paçaku Kujtim (Kosovo), Stankiewicz Stanislaw (Pologne), Romanès Alexandre (poète manouche d’expression française). L’espace turcophone est l’autre axe de la programmation internationale du BIPVAL. Sont invités : Bukharaev Ravil Tatarstan), Ergölen Haydar (Turquie), Fayz Khayrullo (Tadjikistan) ; Ismaïlov Hamid (Ouzbékistan), Özmen Gonca (Turquie), Karimova Alena (Tatarstan), Sultanova Roza (Ouzbékistan), Tanyol Tugrul (Turquie), Welsapar Ak (Turkmenistan).

Programme complet de la Biennale sur www.biennaledespoetes.fr


extrait :

À ma davani1


Rien à dire, et si on dit : mensonge,
dans la gorge les paroles muettes souffrent.
Je n’oublierai pas la pluie sombre et profonde,
Cette nuit-là, quand tu étais encore en vie.

Ma chérie, que la lumière est inquiète,
rapide pour la justice, avare pour les caresses...
À qui maintenant poser la question :
Combien de pommes de terre pour la soupe ?

À qui demander où le gué est le plus sûr,
Pour traverser la stupide rivière Tcheremchane ?
C’est là-bas, au toucher de ses eaux somnolentes,
peut-être, que ton âme s’est envolé...

Ma chérie, très chérie, ton petit-fils
Sait déjà bien marcher.
Il demande un stylo et une feuille, va-t-en,
près de mes genoux, il est fâché contre moi ;

Il ne sait pas comment nous avons vécu avec toi
dans un petit village, à gauche de la grand route,
comment, dans les framboisiers, devant la porte, un visiteur,
et combien noires dans les paniers les grappes du merisier.

Derrière le village, le lac Sultanbey.
J’ai acheté une bouée gonflable verte
et je le l’ai mise : « Tiens, balam2, du courage,
étonne tes copines bruyantes ».

Et la chèvre noirotte, qui me suit comme un chien,
Elle aussi inconstante. Comme sa maîtresse... Voilà,
Comme nous vivions, tu entends, mon petit ?
Mais il n’écoute pas, il tord la bouche ;

Il a maintenant sa propre davani,
Et ils ont leurs secrets, tous les deux.
Ma chérie, c’est comme ça, une famille ?
Zur rakhmat 3. Je t’en remercie pour eux.

Alena Karimova, traduit du russe par Tania Potchersnik avec la collaboration d’Henri Deluy, in le ‘ ‘ ‘ Cahier du Refuge ‘ ‘ ‘ 179, mai 2009

Notes :
1 Grand-mère en tatar.
2 Petit tatar.
3 Merci beaucoup.





lire aussi :
179


écouter :
À ma davani
Le charme est rompu
Note de Moscou + autre poème

sur internet :
BIPVAL