ÉCOLE DU CIPM |
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Programme : • Atelier 1 : Les Mercredis 24 février, 3 et 10 mars 2010. • Atelier 2 : Les Vendredis 26 février, 5 et 12 mars 2010. Présentation : Pendant trois semaines, dans la salle du conte de l’Alcazar, j’ai animé des ateliers d’écriture pour adultes. La thématique proposée cette année, en résonance avec le printemps des poètes, était : Couleur femme. J’ai donc choisi un corpus de textes de femmes poètes contemporaines, françaises mais aussi étrangères, parmi des livres qui m’accompagnent et que j’avais envie de faire partager. J’ai proposé des textes de Valérie Rouzeau, de Josée Lapayrère, Joëlle Léandre, Sandra Moussempès, Anne Talvaz, Katalin Ladik, Sabine Macher, Michelle Grangaud, Liliane Giraudon. J’ai exploré le domaine de l’intime en partant d’exercices autour du portait de soi (physique, imaginaire), d’un autre (personne croisée dans son existence). J’ai poursuivi ce fil rouge avec l’évocation de territoires (le lieu d’origine, la maison, la rue). Et j’ai terminé par un basculement vers des propositions sur le motif du temps (Hier, soudain, un jour). Je commençais chaque séance par la lecture orale d’un ou plusieurs poèmes extraits d’ouvrages des auteurs sus nommés. Puis, je proposais une consigne. S’en suivait ensuite un temps d’écriture de 20 minutes environ. Enfin la séquence se terminait par un temps de partage, où chaque participant était invité à lire le texte qu’il venait d’écrire, et à échanger avec les autres participants et moi-même des impressions et des remarques. J’ai rencontré un public varié, curieux et motivé, qui a eu plaisir à découvrir des auteurs et un genre, la poésie, nouveaux pour eux. Un public composé aussi bien de professeurs à la retraite, d’habitués des ateliers d’écriture, et de personnes vivant depuis peu de temps en France. Cet éclectisme a été une grande richesse, chacun ayant trouvé, grâce à l’extrême bienveillance des groupes, sa place et sa singularité. Les textes produits m’ont tous étonnés par leur grande qualité. Sarah Kéryna Extraits : Ce matin l’étranger a débarqué dans la maison c’est chaque fois la même chose dans la maison l’étranger arrive et il s’installe pas pour longtemps il est là, il dérange les habitudes, la cuisine est dévastée les filles complotent dans leur chambre les garçons jouent Au meccano Sentiment d’inappartenance longtemps tenu de près perdu depuis après rien puis de nouveau une autre vague me dépose Ici. La lettre de Sophie Calle la lettre adressée à Sophie Calle pour lui dire de prendre soin d’elle n’était pas une vraie lettre mais un très long message qu’elle a fait analyser par des spécialistes de tout Y compris du contre espionnage même en langage codé cette lettre ne voulait rien dire la lettre de Sophie Calle étudiée par cent une personnalités toutes des femmes lui faisait mal. Sentiment d’inappartenance longtemps tenu de près perdu depuis après rien puis, de nouveau une autre vague me dépose ici. hier il y avait yesterday l’amour n’était qu’un jeu il y avait les Beatles yesterday je n’aime pas la nostalgie et parler du bon vieux temps comme si c’était mieux l’amour était un jeu d’enfant il a neigé sur yesterday c’était bien c’était hier un oranger sous un ciel irlandais non, jamais le monde fut si beau Un jour jouer à se parler pour ajouter des atours à nos tourments ornementés. Prendre le train, arriver à l’heure Rouler sans s’arrêter. SI, Quelqu’un est tombé sur la voie. Anne Lubeit MON PRENOM : ANZIATI A : comme mon ami( e) que j’admire N : comme Narcisse des poètes Z : être zen I : comme un Iris A : comme Anémone des bois T ; comme la terre I : comme illusion LE SECRET DE MON PRÉNOM Ton prénom révèle un caractère un peu soumis Tu n’aimes pas te faire remarquer et tu ne te plains jamais Tes qualités : fidélité, bienveillance et bonté En amour : tu fais rarement le premier pas. Mais quand tu aimes , t’aimes vraiment Et donne tout à l’autre. MON POÈME À MOI Mademoiselle Avec tes ailes Tu survoles Le ciel de Marseille. En te voyant Tout là-haut Comme l’oiseau. Mon cœur Chante en chœur Avec le vent. Tu es mon amie Qui a mis De la joie en moi. Mois d’août Me donne un doute Alors je me tu Que veux-tu que je fasse En cachant ma face. La vie est dure Mais je vis En étant sûre Mademoiselle ! Anziati NDay Djà, le dieu pour les jamaïquains Trop grand pour moi qui ne fait qu’un Avec un corps petit un peu malingre Oui la vie est un peu pingre Mi et la, notes de musique Un petit son qui vient d’Afrique Du Nord au sortir d’un port Au Sud, arrivée à bon port. Les D en sont jetés La lettre récupérée Ja qui rappelle la joie D’être née ici ou là Mi comme mi-figue mi-raisin Une montée qui arrive en juin Là, comme un point de départ Une arrivée, un train, une gare De l’autre côté du miroir Jeter un certain regard De l’autre côté de tes yeux Un aperçu en long en creux De ce que cache cette pupille Noir dans le noir parle et brille Me dit la douleur d’être Différent, frêle, prêt à mettre Sa vie entre les mains de qui Saurait le sortir de la nuit Donner un son au silence Qui m’entoure, me balance Un cri innommable Une torture palpable Tu attends une clé de sol Pour prendre ton premier envol De l’autre côté du miroir Qui te regarde le soir Dans un rêve profond et fou Dans un regard lointain et flou [...] Poèmes autour du prénom, Djamila Lakel Mon Prénom : FATIHA F : comme le fennec de mon pays A : amour des parents T : comme la terre où vivre I : comme immigré H : comme hamster A : comme les anges du ciel PORTRAIT PHYSIQUE : J’AURAIS VOULU ÊTRE J’aimerais vivre dans une grande maison avec mes parents et une belle vie dans une grande ville mais cete ville elle est un peu froide mais j’aime cette ville car elle est comme le ville où je suis née mais je suis née à la saison que tout le monde aime mais bien sûr les marseillais et les oranais aiment ce beau temps (l’été - summer). Fatiha Hassein Il lui avait semblé apercevoir Un écureuil noir traverser La pelouse Ce matin Rasoir à la main Devant le miroir Il se dit On ne revient jamais A hier Hier En caressant le Chat sur ses genoux Il pensa Il ne sait rien du temps Le soleil avait fini sa course Un peu plus loin C’était hier Hier Il lui avait fallu Trouver au fond de lui Tout le courage D’aller jusqu’au village Rencontrer Eva Lorsque ce soir là Il examina le ciel La lune était pleine C’était hier Hier Lorsqu’il rendit Visite à sa mère Il se dit C’est peut être La dernière fois Louise Tollard Portrait physique J’aurais voulu être une fille comme les autres, avec une enfance normale Avec mes parents et les bons souvenirs, dans une grande maison, et vivre tranquille Avec ma famille dans le pays où je suis née. Portrait quotidien A chaque fois quand je me réveille le matin j’ouvre ma fenêtre et je croise notre voisine avec son petit chien qui me dit : bonjour comment vas-tu ?, c’est la seule voisine que je connaisse, elle est vieille mais elle reste jamais à la maison je la vois toujours dehors avec son petit chien, Et les autres voisines disent toujours qu’elle est vieille, mais pour moi elle est pas vieille parce Que il n’y a que le corps qui vieillit, la mentalité elle reste la même. Je m’appelle MERIEM M : comme un miroir que je regarde tous les matins E : comme un enfant qui joue R : comme un rapport I : comme une immense table E : comme une étoile dans le ciel M : comme Marie la Vierge Ma chaîne Ma chaîne, avec mon prénom en argent que je porte toujours, C’est le meilleur cadeau que j’ai eu dans ma vie, qui représente mes origines, et les bons souvenirs avec ma famille et avec la personne qui me l’a offerte. Je suis d’ici et d’ailleurs Je suis d’une ville bleue avec une grande corniche, avec les rues longues , avec un marché aux poissons comme le marché du Vieux port, et la Vierge Marie comme Notre Dame de la Garde. Et ils disent toujours les gens qu’ ORAN pareil que MARSEILLE Meriem Hassen Cheveux blonds ? À garder Yeux bleu-verts ? Aussi Teint clair, un peu trop ? À foncer d’un demi-ton Taille ? Ah non ! trop petite. 1m75 serait parfait Poids ? Quelle horreur ! Délestez-moi vite de ces 20 kgs de trop ! Caractère ? Ego surdimensionné. À jeter sans hésiter Indépendance d’esprit ? À garder, bien sûr Humour ? À conserver précieusement et à recycler à l’infini. Portrait Noir, brillant et feu Magnifique au soleil, la tête droite Perdu dans ses pensées mystérieuses Les pattes élégamment croisées Tel un danseur au repos Les yeux mi-clos Il savoure son bien-être Je passe devant lui, il se redresse S’étire, et vient vers moi La queue en point d’interrogation, les yeux couleur café Exprimant son inconditionnel amour Danièle Landi |
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voir aussi : Printemps des poètes 2010 (jeunesse) (École du Cipm) |