MANIFESTATIONS

Les éditions Argol


le vendredi 4 février 2011, à 19h00

Présentation des édtions par
Catherine Flohic

Lectures avec
Tiphaine Samoyault, Daniel Franco, Emmanuel Adely, Véronique Vassiliou



Extraits :

Le premier homme avéré est Narmer, fondateur de la Ière dynastie, il vit et règne vers 3150 avant zéro c’est-à-dire il y a 5160 ans, il unifie haute et basse Égypte et porte les deux couronnes tel qu’on le voit sur une palette éponyme conservée au Caire puis il y a, beaucoup plus tard il y a Djéser qui vit et règne aux alentours entre 2630 à 2611 avant zéro, c’est à lui qu’on doit la construction de la première pyramide de pierres au monde, à Saqqarah, grâce à Imhotep qui est médecin, architecte, etc., il y a donc plus de 4 600 ans puis, plus tard encore il y a Khéops qui vit et règne aux alentours de 2550 avant zéro et fait bâtir la grande pyramide de Gizeh dont la construction prend vingt ans et nécessite 20 000 ouvriers et qui a quatre épouses, onze enfants, dont Khéphren, qui outre sa propre pyramide fait élever le Grand Sphinx puis et puis il y a Mykérinos, fils du précédent, qui fait bâtir la plus petite pyramide du site de Gizeh puis il y a, plus tard près de mille ans plus tard il y a Hatchepsout qui vit et règne vers 1479-1458 avant zéro et fait élever un temple funéraire dans la montagne thébaine au bout d’une allée de sphinx, puis il y a Aménophis IV plus connu sous le nom d’Akhénaton qui vit et règne vers 1 355 avant zéro, pharaon de la XVIIIème dynastie et époux de Néfertiti qui impose le culte d’Aton et puis, et puis il y a Toutânkhamon...
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Emmanuel Adely, extrait de ad infinitum, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 198, février 2011



Ce n’est pourtant pas de la fiction…  K. me demande ce que j’écris, je lui dis c’est de la poésie et ce pourrait être autre chose mais je ne sais quoi. Comme tous les poètes, je déteste dire que j’écris de la poésie, on me regarde alors avec de grands yeux ronds. J’ai brutalement l’impression d’être un E.V.N.I (écrivain vibrant non identifié). K. fait une grimace et me dit en pointant son pouce vers sa poitrine « ça vient du dedans, la poésie ». Je lui réponds en ouvrant les bras dans un geste circulaire « oui, mais ça vient aussi du dehors ». Elle ajoute en pointant l’index vers mes bibliothèques « mais tu lis tout ça? ». Je lui réponds que oui, et que j’aime les livres, leur forme, les feuilleter, les ouvrir, les refermer, les lire en long, en large, souvent de travers. Elle précise: « mais tu en achètes tous les jours ou quoi?... ». Je lui réponds en lui disant que mes livres sont accumulés depuis que je sais lire ou presque. Ils sont mon histoire.
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Véronique Vassiliou, extrait de Envers endroit, travail avec Fabienne Yvert en cours, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 198, février 2011



1. Dans la vie on a les mains pleines, et c’est un bagage anonyme. Dans l’écriture, c’est anonyme aussi, puisque ce n’est qu’un reflet, mais dont notre front soudainement ridé comme une ébauche de traits expressifs sur un mascaron fait jaillir un double jet de sueur et - tel celui de Moïse autrefois ou d’un cerf aperçu en rêve - de lumière à cornes ou à bois. Cette fièvre fut nôtre en un sens autre que tous les coups que nous portèrent obstacles, absence d’obstacles, joies trop courtes et accidents parfois merveilleux. Outre la portion qui s’évapore et rejoint la scène de création, un résidu s’écoule de la tête jusqu’aux pieds et de ce fait nous donne un goût qu’on est seul comme parfois sous l’aisselle à être en mesure de lécher et coupablement aimer.
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Daniel Franco, extrait de Quelques cages, travail en cours, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 198, février 2011



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Écrire, c’est faire comme si. Comme en demander plus. Commande du comme ou du comme si. La commande reconnaît ma capacité à user du comme, à faire comme si. Jusqu’à me laisser penser qu’elle n’est pas, qu’elle n’existe pas, qu’elle n’a pas existé. Cela arrive parce que c’est la commande en fait qui me permet d’écrire, qui m’oblige à le faire (je suis son obligée), qui secoue ma paresse et transforme le rien en quelque chose.
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Tiphaine Samoyault, extrait de Écrire sur commande, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 198, février 2011





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