MANIFESTATIONS |
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En collaboration avec l’Institut de Mathématiques de Luminy et l’Institut de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques Frédéric Forte J’aimerais utiliser ces quelques lignes pour présenter le travail trop méconnu d’un écrivain portugais, Jaime Montestrela. Montestrela, après un recueil de poésie qui lui valut d’être torturé par la Pide, quitte le Portugal salazariste pour le Brésil, et n’y reviendra pas. Montestrela est obsédé par la mort, l’absence de Dieu, le temps qui passe. Parfois léger, distancié, mais pas toujours, il oscille aussi entre gravité lyrique et pure scatologie. Les archives de l’Oulipo, conservées à la bibliothèque de l’Arsenal, gardent trace d’un dîner le 12 septembre 1974, où Montestrela est invité d’honneur. Il meurt en 1975 d’un accident vasculaire cérébral, alors qu’il sort d’un déjeuner avec plusieurs écrivains, dont ses amis Jacques Bens et Raymond Queneau. Je travaille depuis peu sur la traduction d’un recueil de contes de sa composition, Les Contes liquides, dont voici quelques-uns. Sur la planète FH76, le corps des êtres vivants et leur esprit ne sont pas fusionnés. Il arrive ainsi que l’esprit meure bien avant le corps. Ce dernier continue de manger, de courir, de converser ou même de copuler jusqu’à ce que mort s’ensuive. L’activité corporelle peut se poursuivre plusieurs années sans que quiconque ne s’aperçoive de rien. [...] Hervé Le Tellier |
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