LE CLOU DANS LE FER


Anne Kawala

F.aire L.a F.eui||e

Le Clou dans le Fer, octobre 2008
ISBN : 978-2-917824-00-9




Collection « Expériences poétiques »
2008
15,7 x 21cm
168 pages


Préface de Patrick Beurard-Valdoye

Anne Kawala nous arrive formée en arts plastiques. Il serait du reste judicieux que l’on prenne note de ce qui se prépare en ce moment dans les écoles d’art pour l’avenir des arts poétiques, où l’écriture est désormais présente, où des poètes enseignent, ou s’y produisent. Et l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon, d’où vient Anne Kawala, est loin d’être à la traîne.

Qu’on ne s’y méprenne pas : il ne s’agit pas pour ces auteurs de calquer une démarche ou un discours de plasticien dans une pseudo approche de l’écriture. Mais, pour certains d’entre eux, de situer leur pratique au croisement des arts, selon une logique d’élargissement de la poésie, de la même façon que les poètes sonores et visuels ont consolidé leur pratique dans les années soixante, à partir de la musique électronique, comme des artistes de Fluxus et du Nouveau Réalisme.

L’intention est du reste de sortir de l’impasse. D’échapper à des catégories que nous savons obsolètes. La notion de genre en particulier, telle qu’elle est pratiquée en librairie ou par les medias. Le « mauvais genre » consisterait justement à faire de tout, un genre. Anne Kawala n’est pas seule. Aléas de Christophe Marchand-Kiss, qui vient de paraître (éd. Le Bleu du ciel), est de ce point de vue remarquable. D’autres, bien sûr.

Le caractère d’« inventaire » des méthodes et aptitudes d’écriture, l’impression première de « catalogue » constituent une fausse piste. Qu’on veuille bien prendre en considération que l’ambition est ici de fabriquer à partir de l’hétérogène. Et de fabriquer quoi ? sinon de la cohérence justement.

Cette pratique use de techniques connues des arts poétiques contemporains : la contrainte ; le prélèvement ; la kyrielle (« sacré sacrum crème des crèmes chantilly Till Roeskens… ») ; une narration aux points de vue flottants (le point de vue du rat devient celui du piège qui conduit à l’art : « l’art est-il piège ») ; l’ironie (« données sonores éou visuelles ») ; le jeu de mots (de « Bach » à « bac », et donc à « piscine ») ; l’enchaînement de parties documentaires ; la passion des noms propres, remparts aux lieux-communs.

On devine parfois le spectre de Maurice Roche. F.aire L.a F.euille ne surgit donc pas de nulle part.






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