MANIFESTATIONS

La soirée des Usagers du cipM

Les Usagers du cipM 2011


L'Humidité


le vendredi 24 juin 2011, à 19h00

Présentation :
Jean-François Bory

Lectures :
Christophe Stolowicki, Jean-Claude Silbermann

L'Humidité n°8, 1972, couverture



Présentation :

L’Humidité a publié tout ce qui comptait de talents naissants dans les années ’70. De Christian Boltanski à Emmanuel Hocquard en passant par Vito Acconci et Joseph Kosuth et de Pasqual Quignard à Carmelo Bene. l’Humidité a fait mouche de 1970 à 1978 ; quarante ans après on me dit : « Vous ne vous êtes pas trompé, c’est devenu une revue mythique ! ».
Allons donc, à vrai dire je n’y suis pour rien. C’était tout simple alors... les années soixante dix... Ce sont aussi des choses qui arrivent...


Extraits :


Le 8 se visse dans l’air.

Nos maisons, nos chalets et refuges s’envolent, toutes
fenêtres ouvertes sur leurs balcons où fleurissent les
pâturages de la nuit. Des bancs de saumons traversent les
clairières et nous font attelage. Il fait beau, on danse sur
les toits, on chante. Il y a des fous à lier et des vins
aligotés. Coda du haut en bas. Le huit est le rire du zéro.

Allongé sur la mousse, les yeux fermés, il lui dit : « un
homme décide de mettre fin à ses jours. Il ouvre le
robinet de la cuisinière à gaz – et attend. Mais comme la
mort tarde à venir, il allume une cigarette. Evidemment
le gaz explose et la maison prend feu. Les vêtements en
flammes, l’homme se rue hors de chez lui et se jette dans
un réservoir d’eau de pluie qui se trouve là. Et c’est ainsi
qu’il meurt : noyé. Voilà quelqu’un qui voulait vivre et
qui ne le savait pas, non ? »

[...]

Jean-Claude Silbermann, extrait de Le 8




À Bordeaux, Frédéric reconnut la gare Saint-Jean, mais ne trouva aucun train en
partance pour Lure. C’est là, consultant le panneau d’affichage, qu’il fut abordé par
un groupe de fins lettrés reconnaissant en lui
l’homme de la situation
deux gamins déguisés en trois petits cochons
un soulagement abyssal le tenait éveillé à l’heure
où les martins-pêcheurs vont boire
jamais plus il ne tiendrait de discours
incendiaires aux communautés urbaines
filtrerait de corps durs
À Bordeaux, Frédéric savait qu’entre deux trains la merveille, changeant d’équipage,
lui apparaîtrait sous les traits
de Diane de Poitiers sortant du bain
avinés d’un marchand des quatre-saisons
ahuris de son frère Joseph sortant de
prison

[…]

Christophe Stolowicki, extrait de De l’autre côté du temps




lire aussi :
202


écouter :
Ma maison
Pathologie des saisons (extrait)