au dedans de moi une route

Je promène au dedans de moi une route. Elle m’amène vers des territoires inconnus, d’immenses terres en friches délaissées depuis des années. Je m’y installe et m’y sens étrangère. Je m’y rencontre et me méfie de moi-même, comme d’un indigène du nouveau-monde. Pourtant cet autre moi m’accueille. Alors, je m’aventure vers lui et épouse les détails de son visage. Je traverse la vallée de ses larmes, me glisse dans ses rides-sourires, rides-soleil. Son regard est profond et bienveillant : je comprends qu’enfin, je suis pardonnée.

 

           Lucie MURANO