EXPOSITIONS

Glen Baxter


Objets d'Effroi


du jeudi 2 septembre au samedi 4 septembre 2004

exposition de dessins de :
Glen Baxter

vernissage le 2 juillet 2004 en présence de l'artiste
présentation par :

Franck Pruja



Glen Baxter connaît le succès en France grâce aux dessins qu’il publie régulièrement dans le journal Le Monde. Considéré comme l’un des maîtres de l’humour anglais, il joue avec nous sur les conventions, les cadres, la logique, le sens.

Il trace un monde peuplé de cow-boys, d’écoliers, d’explorateurs coloniaux, mais aussi d’hommes et de femmes aux allures ordinaires. Le contour est nu et plat. Les ombres sont à peine esquissées. La couleur, appliquée parfois comme au crayon pastel, est souvent primaire et vive. Le style du dessin rappelle volontiers les illustrations des romans pour la jeunesse des années 1940, ce qui lui confère un aspect naïf.

Chaque dessin s’accompagne d’un court commentaire, discours, ou dialogue. C’est ici que le jeu commence à prendre (ou à perdre ?) tout son sens. A travers les mots et les traits, Baxter crée un décalage entre ce qui est dit et et ce qui est attendu. Il parle lui- même d’une « faille fondamentale » dans le dessin, expression non dénuée d’auto-dérision. Le décalage est coloré par ce flegme so british qui conduit à l’absurde.

Baxter donne à voir les cadres dans lesquels nous vivons et nous permet d’en rire. La logique perd prise dans le monde qu’il nous propose. Il se nourrit de la naïveté, des clichés, de l’automatisme de la parole et de la logique pour mieux s’en jouer et nous mener vers un ailleurs. Il tend ainsi vers sa propre forme de poésie.

Des liens entre la poésie et la bande-dessinée ont déjà été mis en lumière par le poète contemporain Emmanuel Hocquard:

« La ligne claire », E. Hocquard

« Ce concept (...) que j’emprunte dans le domaine de la bande-dessinée, désigne le trait net des contours, la simplicité des images, les clarté des couleurs, l’absence d’effets psychologiques ou dramatiques obtenus par hachures et par ombres, etc.(...)

En littérature, la ligne claire correspondra au texte immédiatement lisible, à la syntaxe simple, aux mots et tournures déjà investis d’une signification particulière. Bref une technique minimale de représentation qui donne l’impression de la transparence et propose une lecture irrécusable.(...)

La ligne claire a toujours quelque chose à voir avec l’enfance et l’apprentissage de la langue à ce stade élémentaire où elle est encore associée à l’imagerie et à l’illustration. L’enfance de l’écriture en somme. »

« La ligne claire », Emmanuel Hocquard, in Un privé à Tanger, P.O.L, 1987




voir aussi :
Glen Baxter - Objets d'Effroi (Manifestations)


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