RéSIDENCES

Caroline Sagot-Duvauroux


en 2011

En résidence à Tanger en septembre / octobre
Caroline Sagot-Duvauroux



Cette résidence est la 5e résidence organisée à Tanger par le cipM, en collaboration avec l'Institut français Tanger / Tétouan, après Emmanuel Hocquard (2006), Pascal Poyet (2008), Philippe Pigeard (2009) et Jean-Michel Espitallier (2010).

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Toi, je sais, tu es mort à l’aube, mais le reste qui piaille dans le feuillage qu’est-ce ? Le reste piaille dans le feuillage sur la baie. Bombay Tanger. Entre, de l’hôpital à la maison, le chemin de rempart. Baies tout ça d’où s’élance vers Galta – quelle syntaxe ! – hier à peine en chemin. Baie d’aujourd’hui. Déjà ! pour futur absolu. Qu’est-ce ?
Galimatias des chemins, sur le cliché tu t’éloignes en grimpant parmi les singes. Une chèvre approche l’objectif. L’objectif ! une chèvre ! en hourvari de fin de terre. L’année baie. D’où Naples se retranche. Non, La mer ne baigne pas Naples ! Futur antérieur de nos odyssées, Naples surnage à l’indécision de nos pas.
Aujourd’hui l’insensé. All ways en un jour lumière close par ton visage. Taie sur mes yeux la nuit monte ses marées. On est à Jaipur. Sur le jardin la nuit montait tu dormais j’attendais encore. 2 paons tiraient la nuit l’étendaient sur la pelouse les écureuils fuyaient la nuit pour des pinceaux mélancoliques. J’aimais ça, je croyais, la veillée narrative des bêtes dans la nuit. J’avais laissé la nuit mouiller mes pieds. L’ignorance consentie trompait le reste. Le reste m’attendait ici dans le feuillage, paillant. Les bras dansaient dans la nuit. Nous avions des bras.
Mais les phrases, baies de personne, banlieues des rumeurs, des destins, laissées aux bords, voyaient l’Espagne au delta sur le marbre. Deleatur au repentir de la page se souvenait étrangement de thanatos. La phrase attendait encore de l’intense une aventure. Détruire. Les douze pieds d’Alexandrie s’embourbaient dans le futur proche. Couper les pieds tant pis, tes poignets saignaient à Jaipur. Laissée la longue baie d’alexandrin en Inde avec Phèdre et la Poussière d’étoile. Une banlieue ! J’irai, c’est une baie. Je suis une banlieue de l’être. Une rumeur s’apprête à déchaîner la suite.
On avait dit l’ouvrée du jour, on dira jour c’est assez lourd.
Trop fatiguée pour autre chose qu’une phrase aux bras curves, je sors dans le Maroc à Tanger.

MAIS NE SUIS QU’À! POURTANT JE SORS ! DANS À ! SERAIT-CE TOI? SI N’EST QU’À TOI L’À QUI ME RESTE DE VIVRE!

À s’adresse ou m’attribue qu’on m’attribue à la mouette par exemple qui se jette d’une gargouille énorme sur un rempart de Barcelone. Ce n’est pas ça. Non pas exactement. C’était un martinet en forme d’hirondelle ni rossignol ni l’alouette tant mieux laissons l’aube aux amants. Je suis à Tanger. Dedans à.
Baie de personne, ma phrase attend la poussée de l’Afrique. Une alpe neuve ! Or je suis en Afrique ! et me creuse à rebours une idée de retour. Féroce. D’où vient.
Le premier mot de La mouette, c’est d’où. Et bien avant que Macha ne porte le deuil de vivre.

Caroline Sagot-Duvauroux, Tanger. Lundi 12 septembre 2011, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 205, octobre 2011



Caroline Sagot-Duvauroux fera 3 lectures publiques de son travail :
Le jeudi 20 octobre à 18h30 à Tétouan (Institut français).
Le vendredi 21 octobre à 18h30 à Tanger (Institut français).
Le samedi 22 octobre à 17h30 à Fès (Institut français).




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