RéSIDENCES |
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Jérôme Bertin Du 22 septembre au 3 octobre 2021, Cipm Une résidence offerte à un.e auteur.e pour interroger son rapport à la lecture, aux textes et aux livres qui l’accompagnent à un moment de son parcours d’écriture. Une résidence à Marseille, au Cipm, qui invite à une plongée personnelle, subjective, dans le fonds de la Bibliothèque de poésie contemporaine. À l’issue de cette immersion, un texte est produit dont le Cipm accompagne la diffusion sous toute forme imaginable. Jérôme Bertin est le fondateur avec Sylvain Courtoux et Charles Pennequin des éditions Poésie express (1999), co-fondateur de l’Armée Noire et a publié dans les revues Nioques, Java, Plastiq, Fusée, ExistenZ, Le Jardin ouvrier, Avis de passage, Doc(k)s, Action poétique, Boxon. Auteur prolifique, chacun de ses livres se consulte comme un rapport de plaintes pour coups et blessures à l’égard d’une existence sans quartiers. Misère affective & sociale, addictions, solitude, pulsions de mort, exclusion, guerre civile larvée derrière le vivrensemble — depuis la fin des années 90, Jérôme Bertin s'acharne à être un révélateur, l'écrivain en tant qu'il cristallise la brutalité du monde. "Je suis né une première fois de ma mère et de mon père. Je suis né une seconde fois avec le livre. J’ai grandi dans le Limousin profond, je viens du prolétariat culturel de Province. Mes parents voyaient du danger dans le savoir. Ils avaient en quelque sorte raison, le savoir, même modeste, isole et blesse. Par contre, il est indispensable d’apprendre et de connaître pour devenir libre. La connaissance, me semble-t-il, est un chemin de croix vers le soleil noir."— Extrait de l'entretien réalisé par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 26 février 2017. Cas Soc' (éditions Vanloo, 2018) c'est l'errance éternelle du marginal, pauvre parmi les pauvres, crasseux parmi les crasseux, empathique de la misère d'autrui car il est la misère incarnée. Jusque-là, le corps, avec ses besoins, ses excès, sa désordonnée puissance et son invincible fragilité permettait à Bertin de mener sa barque sans couler dans le fleuve de merde. Passé la quarantaine, les corps ne peuvent plus grand-chose. Surtout pas de se croire invincible. Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable disait Romain Gary, lui aussi cherchait comment survivre encore à la vie. Jérôme Bertin poursuit sa vieillesse en poursuivant les vieilles, pas pour les rattraper (c'est plutôt elles qui le rattrapent…) mais pour voir comment ça fait, comment ça sera, l'au-delà du ciel… L'écriture de Bertin est de plus en plus riche et limpide, au fil des romans il se forge un style fait de précision et de fulgurances. Le rythme y est à la fois doux et effréné, l’enchaînement des épisodes et des rencontres est comme un désir de satiété jamais achevé. |
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