MANIFESTATIONS

Norma Cole & Jean Daive


deux voix pour lire Lorine Niedecker et Une femme de quelques vies


le vendredi 21 octobre 2011, à 19h00

Avec :
Norma Cole, Jean Daive



Postface : Miroirs, réflexions

Imaginez mon étonnement – une lettre par terre, non timbrée, quelqu’un a dû la mettre dans la boîte aux lettres de la porte bleue (que Jean Daive nomme « la porte rose ». Quand je le rencontre à Paris, il me donne son adresse : « la porte rouge »). L’adresse d’expédition est un hôtel de San Francisco. J’ouvre l’enveloppe avec soin. Il en sort une lettre manuscrite à l’encre bleu foncé, d’une écriture inimitable. C’est Jean Daive. Jean Daive ! Quoi, ici, à San Francisco. Non, y était, mais n’y est plus. « De passage dans votre ville » il ne peut s’empêcher, dit-il, « de me donner ces pages, des photocopies d’une lettre de Lorine Niedecker adressée à Cid Corman à propos de son incroyable lecture de White Decimal, “rien de nouveau n’importe après le Daive” » etc. Et là, 40 ans plus tard, il habite et interprète son étonnement, ses questionnements, et écrit un livre de poèmes en relation, Une femme de quelques vies. Il voudrait que je le traduise.

Mais il faut d’abord revenir à l’écriture de Décimale blanche. Comme Jean Daive l’écrit dans un e-mail « je vous résume l’histoire :
Existence de Décimale blanche quasiment simultanée aux lectures de Paul Celan, André du Bouchet, Louis-René des Forêts, Jacques Dupin, Yves Bonnefoy.
Première publication dans l’Éphémère numéro 2. [revue].
Publication immédiate au Mercure de France en 1967 [livre].
Traduction immédiate par Cid Corman dans sa revue Origin.
Avec cette remarque d’André Du Bouchet : Vous rendez-vous compte Jean Daive qu’un homme de l’autre bout du monde vous traduit ? Cid Corman vient juste de m’en parler. »
« Sortie de Origin 13 qui rejoint Lorine Niedecker dans sa solitude du Wisconsin.
Lorine Niedecker fait envoyer Origin 13 à Louis Zukofsky.
Lors d’une promenade avec CRJ [Claude Royet-Journoud] il me dit que Lorine Niedecker évoque dans sa correspondance sa lecture de Décimale Blanche [“Between Your House and Mine’’: The Letters of Lorine Niedecker to Cid Corman, 1960 to 1970 ed. Lisa Pater Faranda. Durham, NC: Duke UP, 1986].
« Plus de vingt plus tard, je vais dans la petite ville où habitait Lorine Niedecker à la recherche de la rivière et de la fameuse « cabane ».
Puis j’écris Une femme de quelques vies. Vous, Norma Cole, traduisez ce livre, avec les mots de Lorine Niedecker.
À vrai dire, tout cela donne le vertige. »

Norma Cole, in ' ' ' Le Cahier du Refuge ' ' ' 205, octobre 2011, trad. Éric Giraud




lire aussi :
205


écouter :
Fourteen Thousand Facts
Une femme de quelques vies (premier cahier)