Florence Pazzottu

Soleil endormi

Soleil endormi
derrière le sable
devenir invisible
vent agité
soufflé
aux framboises
douces odeurs
de voiture
rouillée
la tasse
où du thé
à la menthe

Chaque soir
des étoiles

À l’intérieur
dos à dos
gravité
et sol
feutre encré
découché
par terre
saleté errante
la pluie

Joie ?
Mort ?

Mort
du vivant
peur immense
fois dix
paru dans le journal
attaque du
prisonnier au bord
du bonheur
avant la tristesse
invisible

Invisible
INVISIBLE
Le sommeil est
invisible.

Lina

A contre-jour

À contre-jour
je fais mon choix
dans la tarte je mets un poisson pour
apprécier le goût salé de l’anchois :

Parfois des bêtises sortent
se révèlent
mais, pourquoi se dit-il
ici-haut dans mon organe cérébral
des idées mortes
qui se montrent pour
raconter de belles énigmes
indéchiffrables.
Bien sûr le sens.

Le sens ne fait pas partie de moi
Ce va-et-vient de pensées, toi
tes métaphores
sont moins fourchues que des pores,
que la peau

Où ?…
De l’eau

Ah, les
BÊTISES !

Lina

Ma jalousie

Ma jalousie
s’est reflétée ce matin
Je l’ai vue
dans la flaque d’eau
Il fait très beau
aujourd’hui
Pourtant c’était la dernière qu’il restait
Au-dessus de l’armoire
Ma colère est sortie
Et maintenant
Du verre
         brisé
                          repose
       par
               terre.

Lina

Le droit de l’humain

Le droit de l’humain et du citoyen
arrive bientôt
L’odeur de la justice
rentre jusqu’à chez nous

Quand les sexistes
vont arrêter de tourner la tête à chaque passage d’une femme
Quand les racistes
vont enfin se mélanger aux autres et oublier les différences physiques
Quand les antisémites
vont enfin aimer Dreyfus et enfin se considérer égaux

Quand le monde sera

meilleur !

Lina