MANIFESTATIONS

La voix-de-l'écrit

"Tout le monde se ressemble"


le vendredi 4 avril 1997, à 19h00

un atelier proposé aux étudiants en théâtre de l'Université de Provence sous la direction de :
Nanouk Broche

lectures avec :
Élisabeth Aubier, Bernard Bertolino, Magalie Breuilh, Anne-Marie Burle, Dominique Catani, Sabrina Cotelle, Vincent Guibal, Thierry Judith, Cécile Latourelle, Cédric Moisson, Catherine Sadot, Nathalie Yatta



Montage

Un premier ensemble d’auteurs a été travaillé : Marc Cholodenko, Ma Desheng, Bernard Heidsieck, Ghérasim Luca, Harry Matthews, Bruno Montels, Katalin Molnar, Christian Prigent, Gaston Puel, Abderrazak Sahli, Eugène Savitzkaya,...
Nous abordons maintenant le travail d’un montage de textes choisis. À l’heure qu’il est, le principe du montage n’est pas encore arrêté. Une logique d’intensités, plus qu’une construction thématique sans doute.


« Tout le monde se ressemble »

Pourquoi cette phrase ?
Parce que je l’ai trouvée dans un livre d’Emmanuel Hocquard.
Dire que tout le monde se ressemble, c’est dire aussi que personne n’est différent en dépit d’un air de dissemblance entre tous, ou que tous se ressemblent malgré leurs identités déclarées.
Ici, tout le monde signifie tous ceux qui sont au monde, et aussi le monde entier avec ses parties multiples, singulières et pas pareilles. Elles ont pourtant un lieu commun. C’est peut-être pour ça que le nom est au singulier.

Nanouk Broche, in le ' ' ' Cahier du Refuge ' ' ' 54, février 1997


« Tout le monde se ressemble »

“Pourquoi ce titre : Tout le monde se ressemble ?
Parce que c’est un lieu commun, que j’ai trouvé dans un livre de Keith Waldrop, et qu’un lieu commun (notamment sous la plume de Keith Waldrop), c’est toujours intéressant.
Un lieu commun est une phrase passe-partout, usée par une longue banalisation, une proposition à bout de souffle. Pourtant les lieux communs résistent plutôt bien dans la langue, peut-être parce qu’ils sont, malgré tout, porteurs de toute une gamme d’intonations.
Un lieu commun veut tout dire et son contraire, c’est-à-dire qu’il finit par ne rien vouloir dire. Dire que tout le monde se ressemble, c’est dire personne n’est pareil, en dépit d’un air de ressemblance entre tous.
En tombant sur Tout le monde se ressemble, je tenais mon affaire. Tout le monde ne signifie pas ici le monde entier, mais tous ceux qui sont au monde, ce qui fait, au total, un grand nombre de personnes. Et pourtant le verbe est au singulier.”

Emmanuel Hocquard, in le ' ' ' Cahier du Refuge ' ' ' 54, février 1997





voir aussi :
"Tout le monde se ressemble" (École du Cipm)


lire aussi :
54


écouter :
Tout le monde se ressemble (extrait)