ÉCOLE DU CIPM

Forum de la poésie

Forum de la poésie 2013


en mars 2013



Arno Calleja, Florence Pazzottu, Sabine Tamisier, Anne Houdy, Emmanuelle Bentz, Esther Salmona, Sarah Kéryna, Paul Anders, Nicolas Tardy



• Collège Louis Armand (Marseille)
Avec Nicolas Tardy, M. Sibauer (enseignant), Mme Maffre (documentaliste), Mme Garcia (AVS) et une classe de 4ème.

Le plus souvent en ouverture de séance : la découverte d'un auteur - le hollandais K. Schippers (1936), les français Paul Fournel (1947) et Emilie Bernard (début 20e), l'anglais Ian Monk (1960), les américaines Kristin Prevallet (1966) et Elizabeth Willis (1961). Des découvertes qui ont entrainé des questions...
Comment s'adresser au lecteur? Comment répéter et déplacer les mots pour faire ressortir la dimension musicale du poème? Comment le nom d'une couleur peut servir de déclencheur? Comment l'utilisation de la rime ou des mots transforme l'écriture? Comment prélever des vers dans une page de roman? Comment jouer sur les remplacement des mots? Comment parler de soi? Comment parler du monde?
Autant de questions auxquelles les élèves de cette classe ont répondu à travers leurs écrits, lors de séances d'écritures, joyeuses et productives.

Nicolas Tardy



• Collège Leprince Ringuet (La Fare-les-Oliviers)
Avec Paul Anders, Angèle Rostand (enseignante) et une classe de 5ème.

Cette année à été une belle année ! comme on dit pour la vigne quand elle donne du bon vin ! oui millésime !
Elle reste en bouche. J'ai senti, avec la grande et enthousiasmante complicité de votre professeur de français Mme Angèle Rostand, que nous vous avions donné le goût de dire. Ah quelle joie !
J'ai, tout au long de ces séances, cherché à aiguiser votre curiosité d'écrire : découvrir ce que vous écrivez quand vous vous laissez aller à l'écriture. Au début vous étiez un peu déconcertés et puis vous y avez pris goût. " goûter la présence ", avec la framboise ça a été facile, avec le silence, un peu plus tendu et puis nous sommes sortis du collège. Nous en avons fait le tour. La poésie, c'est le moment, la vie à toucher, à sentir, à goûter, là autour de nous, en nous. Aiguiser le sens à l'écriture pour ensuite, partager en mots, à la lecture, cette présence.
Regarde on est tous assis ensemble sur la moquette du couloir sous la verrière
Ecoute on écrit
Ecoute " je crois que ça va être mon meilleur poème ! "
Je vous souhaite, toutes et tous, de continuer à prendre du plaisir à suivre une phrase jusqu'à en goûter la framboise.

Paul Anders



• Collège Jacques Prévert (Marseille)
Avec Sarah Kéryna, Cécile Exbrayat (enseignante), Muriel Redler (documentaliste) et une classe de 6ème.

Un collège qui a le nom d'un poète, logé au milieu des tours du Frais Vallon. J'y suis venue neuf lundis consécutifs pour vous retrouver.
Neuf séances seule avec vous dans le CDI : un après-midi sportif, à chaque fois plein de plaisir et d'étonnements.
Les poèmes que je vous ai lus, ne vous ont pas laissés indifférents. Vos questions et vos remarques fusaient sans répit. J'ai été surprise par votre pertinence, par votre vivacité, votre énergie. Vous vouliez écrire des rimes et des textes sur les fleurs, mes propositions vous déconcertaient, les mots ne venaient pas parfois, ou vous échappaient et pourtant, chacun, à votre mesure, vous avez cheminé.
Neuf séances que je n'oublierai pas, animées et riches, comme le fut aussi cette excursion au cipM, un mardi matin, où vous avez entendu les enregistrements de Bernard Heidsieck et Ghérasim Luca, et, où soudain, quelque chose au contact des voix, s'est débloqué pour certains, faisant émerger des textes étonnants.
Et puis, il y eut cette journée à la Bibliothèque départementale où vous avez lu vos poèmes en assurant comme des chefs.
Cette expérience impressionnante fut une occasion de vous révéler, de vous découvrir et un petit peu, j'espère, de vous transformer.
Lorsque je suis revenue après cette lecture, pour vous parler de mon travail et vous lire certains de mes textes, vous m'avez fait passer une feuille avec des petits mots écrits de vos mains J'ai été très touchée.
Alors ici à mon tour, je voudrais vous dire à tous : "merci".

Sarah Kéryna



• Collège Georges Brassens (Marignane)
Avec Emmanuelle Bentz, Mme Pelissier (enseignante), et une classe de 4ème.

Nous nous sommes rencontrés une fois par semaine pendant plusieurs mois accompagnés par l'enthousiasme de Madame Pélissier. Des séances agréables plus ou moins fluides selon les propositions.
Certains pétillants de plaisir ont écrit frénétiquement de quoi remplir ce cahier, d'autres n'ont écrit qu'un petit texte et d'autres sceptiques ont écrit leur scepticisme, d'autres nous ont livré leurs blessures et d'autres ont tout jeté repartant de zéro.
Cette dernière semaine où se sont enchaînées nos rencontres à un rythme intensif, portée par la pression de la lecture finale, a été pleine de débordements affectifs et je serais bien repartie pour une longue série d'heures avec vous.
Je vous remémore les poètes parcourus, si vous avez envie de vous pencher sur l'un ou l'autre, Madame Pélissier sera certainement ravie de vous accompagner. Rebotier, Luca, Grangaud, Perec, Tarkos, Giraud, Monk, Federman et pour finir le cut-up comme une ponctuation publicitaire.

Emmanuelle Bentz



• Collège de l'Estaque (Marseille)
Avec Esther Salmona, Claire du Merle (enseignante), Lucie Moutte (documentaliste) et une classe de 5ème.

Quelle est la place de l'écriture, son lieu, son temps? Dehors? Dedans? Le matin? Tous les jours? Seul ou à côté des autres? En voyage? En marche? Avec les élèves nous sommes partis à la recherche des conditions de l'écriture dans les textes de Michel Métail, Thierry Metz, Jacques-Henri Michot, Nicolas Pesquès, dans la tenue d'un journal, mais aussi au sein d'un collège, dans sa cour et ses couloirs et lors d'un parcours des hauteurs de l'Estaque jusqu'à la mer, en prenant les sentes et les escaliers discrets. Nous sommes partis ensemble, nous avons marché et écouté, regardé attentivement. Et l'écriture surgit parfois là où on ne l'attendait pas, s'enfuit quand on l'appelle, revient quand on regarde de côté. C'est dans cet espace parfois incertain, paraissant vide parce que vacant, que tout devient possible, que "quelque chose" apparaît : les mots, le texte, l'écriture, la poésie.

Esther Salmona



• Collège Vallon de Toulouse (Marseille)
Avec Emmanuelle Bentz, Mme Acquarini (enseignante), Mr Toupiac (documentaliste) et une classe de 5ème.

J'imaginais nos séances hebdomadaires dans le CDI, bien entourées de Monsieur Toupiac et de Madame Acquarini, comme une parenthèse, un RDV créatif et récréatif.
Mais c'est toujours un peu difficile dans le cadre pédagogique du collège de sortir de la convenance de cette envie de justesse et de se laisser aller sans jugement, dans l'espace de création qu'est l'écriture poétique.
Certains ont rapidement été enjoués à l'idée d'écrire, ont trouvé une façon ludique et personnelles de s'exprimer grâce aux contraintes proposées.
Pour d'autres c'est la lecture qui a ouvert cette envie créatrice, trépignant à l'idée de lire à haute voix, à plusieurs, de jouer avec les sons, de mettre en scène vos écrits, j'ai même un peu calmé vos ardeurs, mais nous n'avions pas le temps de travailler le côté théâtrale que vous me proposiez.
Malgré la difficulté de sortir des contraintes scolaires vous aviez la volonté d'essayer de nouvelles choses et de vous tester et ces moments là m'ont été très agréables.
Et je suis sûre que vous avez pris du plaisir dans cette aventure et que vous garderez quelques traces de cette expérience.

• Collège Henri Wallon (Marseille)
Avec Anne Houdy, Mme Lazreg (enseignante) et une classe de 3ème.

De beaux instants.
Nos rendez-vous ont eu lieu les lundis matins. Nous avions deux heures pour découvrir des poètes, jouer avec la langue et les formes. Certains sont sceptiques ; comment peut-on jouer avec du français? Mais chacun se rend disponible à ce qui peut advenir... Je propose alors un moment de lecture extrait de Espèces d'espaces de Georges Perec. L'attention est flottante, juste ce qu'il faut. L'oreille traîne légèrement et soudain le silence s'impose. Car le poème est là... Le poème est dit. Le mot s'écrit, le mot se rature, mais il reviendra. Il cherche sa place. Se réécrit un peu plus loin, pour que la phrase trouve son juste équilibre. Le poème tiendra debout, si je lui enlève sa virgule. Ainsi sont nées vos petites formes ; des objets ronds qui tournent, des carrés, des tableaux colorés, que je découvrais au fil des séances... Nous partagions nos lectures, et à travers la fierté que je percevais chez la plupart d'entre vous, je décelais également l'émotion de Dylan ou d'Elanour, la fantaisie de Marco, mais aussi la belle présence d'Aldane. J'ai écouté, entendu et relu vos poèmes avec beaucoup de joie. Et je remercie Mme Lazreg d'avoir rendu possible ces beaux instants...

Anne Houdy



• Collège Pont-de-Vivaux (Marseille)
Avec Sabine Tamisier, Valérie Casimiri et une classe de 5ème.

Au petit matin, jour pas encore levé, entre janvier et mars chaque mercredi sur l'autoroute A50, au coeur des embouteillages, je file vers vous. Le soleil pointe sur les collines autour de Pont-de-Vivaux, la sonnerie retentit dans la cour du Collège c'est le " Mistral gagnant " de Renaud, tout en douceur. Vous arrivez paupières engourdies, pleins de rêves et du sommeil de la nuit, le moment propice pour que surgisse la poésie. Alors avec Valérie nous vous donnons les consignes inspirées entre autre des textes de Ghérasim Luca, Boris Vian, Georges Perec, ces auteurs dont vous apprendrez à croiser les mots par nos lectures mais aussi lors de notre visite au cipM où vos yeux ne savent plus où donner de la tête tant les livres sont nombreux et avec eux le vaste champs des possibles, les différentes manières d'écrire. Merci à vous tous pour vous être prêtés au jeu avec tant d'enthousiasme et de curiosité et merci à Valérie, pour son amour des lettres qu'elle sait si bien vous transmettre.

• Collège Marie Mauront (Cabriès)
Avec Arno Calleja, Anne Blanchet (enseignante) et une classe de 5ème.

à vous tous élèves de 5e 2,
à votre enseignante et à son enthousiasme,
à votre énergie, votre vivacité,
à votre engagement joyeux dans le langage,
à vos trouvailles, vos ratures,
à vos paroles, vos rebonds,
à vos accrocs, vos errances,
à votre étonnement vrai,
à vos commencements,
- merci.

Arno Calleja



• Collège Jules Ferry (Marseille)
Avec Florence Pazzotu, Juliette Penblanc (enseignante) et une classe de 4ème.

Aussi vive que la trouée de la mer dans le mistral d'hiver, à l'arrêt de bus Piscine municipale, soudain, après cette accélération de lonques lignes droites succédant aux zigzags nerveux entre grues gigantesques et petits commerces sinistrés - la surprise de cette classe écrivant d'un seul élan, enseignante et élèves ensemble, avec une force d'affirmation et une douceur d'accueil qui contraste joyeusement avec la pente dépressive de l'époque. Du plus petit point de possibles, faire un tremplin. Je revois leurs visages, je sais que nous nous en souviendrons.

Florence Pazzotu



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